Avec son nouveau clip Power, Kanye West le dit tout de go : il souhaite être le nouveau dieu du rap mondial.
1 > En mode chapelle Sixtine
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Kanye West est probablement l’un des musiciens les plus doués de sa génération. Son dernier single Power (extrait de son cinquième album, Dark Twisted Fantasy, prévu pour le 12 octobre), petite merveille de hip-hop prog-tribal, en est une nouvelle preuve. Mais voilà, Kanye est atteint d’une melonite aggravée. Il ne peut s’empêcher de mettre sa hauteur de vue à la disposition de ses pauvres semblables en tongs “un doigt”. On le lit chaque minute ou presque sur Twitter (@kanyewest, compte certifié) livrer – ou plutôt dicter à un assistant – des considérations sur le monde à faire passer Gilles Deleuze pour Singuila (exemple le 11 août à 11h32 : “Life is awesome”, comprenez “la vie est grave chanmé”). Pour son nouveau clip, celui de Power donc, le bon Kanye a ainsi très humblement décidé de se la donner Michel-Ange featuring Le Pérugin, avec une reproduction de lui-même aux alentours du XVe siècle dans une ambiance très duomo.
2 > Renaissance dans tous les sens
Un peu en difficulté ces derniers mois (on ne compte plus les parodies de ses interventions malheureuses sur le Net), brocardé par le patron du monde en personne, Barack Obama, qui l’aurait traité de “sombre crétin” lors d’une discussion privée, Kanye n’a pas choisi la Renaissance par hasard. Le message est clair : pour lui, c’est une deuxième vie qui commence. Pour preuve ce vêtement très born again que Balenciaga aurait pu dessiner pour Raël et cet énorme bling d’Horus qui lui pend autour du cou. Au-dessus de Kanye, un soleil pâle mais radieux semble inaugurer une nouvelle ère pour cet aventurier moderne, prêt, comme les grands explorateurs de l’époque, à se lancer dans d’immenses traversées vers le Nouveau Monde (“Etre Kanye quelque part, c’est partir où on veut”, comme dirait Maxime Le Forestier). Aucun doute non plus, les ailes de la nymphette qui a pris place aux pieds de Kanye sont celles d’un phénix qui renaît de ses cendres – cendres que les deux jeunes filles sous Kanye ramassent avec une application certaine, afin de les revendre une fortune sur eBay ou PriceMinister.
3 > La mégaloparanoïa
Comme tout bon mégalo, Kanye pense que tout le monde en veut à son petit slip. Ainsi de cette épée de Damoclès placée au-dessus de la tête du divin rappeur. En témoignent aussi les méchants feux d’artifice piquants qui se dirigent vers lui comme autant de preuves des agressions du monde extérieur (et de l’internet en particulier). Kanye West voudrait être le numéro un mondial du rap game, juste devant Jay-Z ; mais avant d’obtenir le pouvoir, il doit se débarrasser des intrigants et des nuisibles qui le freinent. N’ont qu’à bien se tenir : Chris Brown, 50 Cent, Taylor Swift, et toute la bande de ceux qui z’arrêtent pas de lui vouloir du mal hein. Ça va barder, Kanye est prêt.
4 > West & girls
La relation entre Kanye West et les filles n’est pas des plus aisées (regardez les cornes qu’il leur a placées sur la tête). Dans son album précédent, Kanye s’en prenait publiquement à celle qui avait osé le larguer comme un beagle au bord de l’autoroute du Soleil, Alexis Phifer. Depuis quelques mois, il s’affichait au bras d’Amber Rose, une ex-stripteaseuse devenue mannequin. Mais cela ne semble pas suffire : sinon pourquoi cette surpopulation féminine ? On l’interprétera comme une adresse aux demoiselles de tous les pays. “Il va pleuvoir des femmes le cul à l’envers”, clame-t-il implicitement, reprenant à son compte cette phrase de mon arrière-grand-mère, Jeanne Woll, une femme extraordinaire. Autrement dit : les meufs, Kanye est back dans les bacs, avec une sérieuse envie de pécho. Autrement dit encore : Kanye n’est pas gay, comme le laissent entendre les jaloux.
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