De l’Inde à l’Andalousie, le nouveau voyage intérieur de l’Angevin gitan.
« Je suis à la recherche d’une forme de musique idéale, qui serait vraiment le miroir de mon ciel intérieur », a dit Titi. Le parcours autodidacte de ce musicien de l’ouest de la France, nourri de l’oud irakien, et des pyrotechnies vocales de Camaron de la Isla, plus grand chanteur flamenco de tous les temps, délivre depuis plus de vingt ans des variations pour la scène, pour la danse ou le cinéma, dans un authentique esprit gitan, aventureux et violent, austère et romantique. Étranger à toute chapelle de la world-music, Robin a construit le double album Kali Sultana (évocation de la déesse Kâlî, parangon de la destruction et de la création), en sept mouvements à la lente progression, où se croisent une genèse musicale surgie quelque part en Inde du Nord, les ombres d’arabesques orientales, et les pulsations de fêtes gitanes, comme un chemin ralliant Rajasthan et Andalousie, dans lequel Bombay adresse un éclatant sourire aux rives de la Méditerranée. Titi Robin a élaboré son album dans de multiples résidences (à Reims, ou à la maison, c’est-à-dire Angers), et autant de rencontres : avec l’accordéoniste Francis Varis, Ze Luis Nascimento et ses percussions sèches et profondes, le bassiste Kalou Stalin, tous compagnons de longue date. Sont également conviés le clarinettiste Renaud Gabriel Pion, une section de cordes, et la voix de Maria, fille de Thierry Robin, qui n’intervient qu’à deux reprises dans une œuvre très majoritairement instrumentale. Les musiciens présents sont tous des virtuoses (l’auditeur passe, sans y prendre garde, d’instants de recueillement en suspension à des atmosphères débridées), mais cela n’a aucune importance. Ici, la musique n’est pas ethnique, car elle est bien davantage que de la seule musique : dans son authenticité réinventée, elle symbolise la quête de chacun vers la vérité, la beauté, et la beauté de la vérité.
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