Le leader de Jaga Jazzist mitonne une savoureuse pièce montée.
Aimer trop de choses, ne pas vouloir choisir entre les multiples objets de ses désirs : voilà de jolis défauts, dont tout musicien un tantinet ambitieux peut raisonnablement s’enorgueillir. Encore faut-il qu’il trouve la forme adéquate pour canaliser ses élans. Zébulon suractif de la scène norvégienne, Lars Horntveth (Jaga Jazzist, The National Bank…) a choisi une voie casse-gueule : pour assouvir sa passion pour le classique, le jazz, la pop et l’electro, il a écrit une partition pour 41 musiciens (cordes, percussions, harpe…), agrémentée de bidouillages et d’interventions au piano, à la guitare ou à la clarinette. Ce qui, sur le papier, sentait le pâté s’avère être une pièce montée d’une admirable légèreté. Fin trait d’union entre impressionnisme, musique répétitive, ambient et post-rock, Kaleidoscopic déroule le soyeux fil narratif d’un récit sans temps mort ni lourdeur expressive. Loin du tour de force redouté, ce disque possède la gracieuse évidence d’un tour de magie.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}