Jouer la comédie en anglais, poser ses valises à Hollywood ont donné à Julie Delpy toute latitude pour asseoir son talent et devenir une actrice américanisée ? mais à sa folle manière. Elle réitère dans le chant. Quatre phrases suffisent à donner un regret qui sera fatal à toute l’écoute : sûrement, l’accent français doit […]
Jouer la comédie en anglais, poser ses valises à Hollywood ont donné à Julie Delpy toute latitude pour asseoir son talent et devenir une actrice américanisée ? mais à sa folle manière. Elle réitère dans le chant. Quatre phrases suffisent à donner un regret qui sera fatal à toute l’écoute : sûrement, l’accent français doit étourdir des oreilles anglophones. Mais on se rappelle ici nos douloureuses heures d’anglais au collège, les profs las d’entendre nos pathétiques francisations, nos efforts incompris, mâchouillages intempestifs, mots dévoyés.
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Je t’aime tant, seul exercice en français, tire joliment son épingle de cette option anglais renforcé. Pourtant, en oscillant entre essais soul, morceaux folk et plages plus rock, elle sait mettre sa voix en danger. Gommant les traits que l’on pouvait avoir dessinés d’elle, Julie Delpy choisit des sujets légers, du romantisme amoureux à la sordide histoire d’un lendemain de cuite.
Mais elle en fait trop et chante comme elle jouerait du Feydeau : elle surjoue, se fait l’unique centre d’attention, couvre les mélodies avec des effets de voix qui finissent par gâcher la simplicité du registre. On retiendra pourtant une comptine balancée avec légèreté (My Dear Friend), un vague à l’âme bonifiant, véritable condensé d’émotions (Something a Bit Vague).
Le parallèle est trop facile ? et injuste ?, mais on aurait aimé chez elle la même candeur, la même humilité que chez Carla Bruni. Car même si la sincérité, le besoin aussi de crever cet abcès de chansons sont indiscutables, un authentique parti pris musical aurait donné à ce premier album la personnalité qu’il se contente d’effleurer.
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