Conçue en Islande, de l’electro qui fait danser les elfes sur le sable noir. Critique et écoute.
Faite de boucles étranges, de nappes vibratiles et de voix réverbérées, la musique de Julianna Barwick est aussi méticuleuse qu’enjôleuse : un bric-à-brac éminemment féerique, dont le charme puissant tourneboule l’auditeur en profondeur.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Répondant à l’invitation de son compatriote musicien Alex Somers, actuellement installé à Reykjavík, la jeune Américaine a quitté son home-studio de Brooklyn pour partir, en février dernier, enregistrer son nouvel album au pays des fjords et de Björk – on ne saurait imaginer pour elle meilleur environnement naturel et culturel. Ne se laissant pas griser par cet environnement et les moyens inhabituels mis à sa disposition (ensemble à cordes, choeur d’adolescentes), Julianna a su éviter l’ornière de l’emphase – à peine la frôle-t-elle sur One Half, morceau le plus conventionnel de Nepenthe – et garder tout du long la tête froide. Son âme n’en apparaît que plus brûlante sur cet album, dont le titre se réfère au népenthès, plante mythique mentionnée par Homère dans l’Odyssée et censée vaincre la tristesse et l’ennui. De fait, à l’instar de son prédécesseur, le non moins bien titré The Magic Place, Nepenthe parvient à ce rare prodige de susciter une joie intense au coeur même de la plus noire des mélancolies.
{"type":"Banniere-Basse"}