Depuis trois ans, malgré un premier album très réussi et le prestigieux Mercury Prize sous le bras, Ms. Dynamite n’avait plus donné de nouvelles, sinon par potins interposés (mise en examen, naissance de son premier bébé?). C’est ce dernier événement qui a retardé la conception de son second album, qui voit la chanteuse s’éloigner de […]
Depuis trois ans, malgré un premier album très réussi et le prestigieux Mercury Prize sous le bras, Ms. Dynamite n’avait plus donné de nouvelles, sinon par potins interposés (mise en examen, naissance de son premier bébé?). C’est ce dernier événement qui a retardé la conception de son second album, qui voit la chanteuse s’éloigner de plus en plus de ses racines londoniennes.
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Judgement Days lorgne bien vers l’Amérique, et Ms. Dynamite s’y produit dans un registre qui se dévoile décevant, car fondé sur des visions plutôt classiques et sages du hip-hop et de la soul. Parfois même, elle tire vers le mièvre, comme dans le morceau You Don’t Have to Cry, qui force trop sur le pathos. Pourtant, par moments, la chanteuse a su conserver beaucoup de puissance et d’intelligence, confectionnant encore quelques perles, dont la plus brillante s’intitule Back Then : une chanson de réminiscences amoureuses, au refrain imparable, à la simplicité déchirante. Ms. Dynamite y atteint le niveau d’émotion et de distance narrative des Roots sur leur morceau classique You Got Me. Not Today est une autre jolie complainte lancinante, bâtie sur une boucle d’orgue et écrite d’un point de vue très intime, explorant les états d’âme de la chanteuse en plein burnout.
Et c’est bien lorsqu’elle met en avant des points de vue personnels que Ms. Dynamite est la plus convaincante. Elle dévoile alors toute la puissance de son propre langage, de sa grammaire personnelle, qui dans Judgement Days est un peu noyée par des fioritures trop sirupeuses.
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