Le Français sublime sa plume en visitant ses zones d’ombre. Envoûtant.
Depuis son précédent disque, Les Matins blancs (2015), Joseph d’Anvers a publié plusieurs livres et créé sa propre structure, Doppelgänger, ou “double fictionnel”. Ce mot allemand est aussi le titre de son cinquième album. Un procédé bien pratique pour aller chercher dans ses entrailles profondes, sous couvert de personnage imaginaire, et se livrer le plus sincèrement possible.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
On retrouve dans ces morceaux époustouflants ce qui nous avait immédiatement happé·es sur Les Choses en face en 2006 : des guitares épineuses, une voix troublante, un songwriting ténébreux, qui regarde droit dans les tripes. On entend aussi d’autres sonorités qui viennent se tisser sans accroc sur la trame initiale, notamment des synthés aériens et des beats électroniques.
Des extraits de dialogues de films se fraient un chemin entre certaines chansons, ajoutant au caractère hautement cinématographique de l’ensemble – pas étonnant pour cet ancien étudiant de la Fémis, ex-chef opérateur. Joseph d’Anvers a eu l’excellente idée de laisser à nu certaines pépites, interprétées en solo à la guitare ou au piano. “Je viens d’ailleurs”, chante-t-il. Qu’il n’y retourne surtout pas : sa place est ici.
Doppelgänger Doppelgänger/Modulor
{"type":"Banniere-Basse"}