Le rock minimaliste et hors-temps d’un couple français réfugié à Londres.
(Faculty Music)
Lui, c’est John, sombre trentenaire croisé chez Asyl. Elle, c’est Jehn, ancienne chanteuse de Motel, actrice à ses heures perdues. Comme des hors la loi, ils ont tous les deux envoyé leurs vrais noms aux oubliettes pour faire table rase du passé, direction Londres. Mais ils auraient aussi pu choisir les pseudos de Bonnie & Clyde pour jouer un rock aussi passionné, sauvage et retro. Enregistré en 2007, ce premier album éponyme aurait bien eu sa place en 1967, à l’époque des expérimentations orgiaques du Velvet Underground. Ou alors en 1976, sur les mêmes synthés Emmaüs que Suicide. John & Jehn viennent d’ailleurs et savent effacer les traces du temps à merveille. On imagine que les paroles ont été tapées à la machine à écrire. Sur le modèle des vinyles, leur album est scindé en deux disques bien distincts, face John et face Jehn, alors que sa durée aurait largement tenu sur un seul. Sur la forme (face A/face B, leur univers en noir et blanc) et sur le fond (leurs nouveaux surnoms presque identiques à une voyelle près), un jeu de doubles s’installe, comme si l’un regardait l’image de l’autre reflétée par un miroir. Leurs voix s’entrelacent, la guitare électrique de l’un s’entrechoque contre les claviers vintage de l’autre et le couple, bien plus qu’un simple duo, expose son intimité de façon troublante, façons Kills primitifs. Plaintives ou nerveuses, lancinantes ou fulgurantes, leurs chansons minimalistes ne s’encombrent pas d’une production complexe. Elles vont droit au but, sans dissimuler leur brutalité – on pense aux 4-Track Demos de PJ Harvey. L’une d’entre elles s’intitule Love Me et on se plie aux ordres. La page Myspace de John&Jehn
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