Du songwriting laconique de Bristol trituré par deux génies de Portishead.
En 1883, Magnus Volk inventait à Brighton l’une des premières lignes de chemin de fer entièrement électrifiées. En 2016 à Bristol, un autre ingénieur, Joe Volk, sort un premier album solo qui joue beaucoup avec l’électricité, notamment avec son absence, assourdissante sur quelques titres. Il y a pourtant un monde de Volk au folk, tant une électronique lancinante s’attaque ici, en parfaite traîtrise, à ses petites beautés acoustiques. Membre inactif de la nébuleuse Crippled Black Phoenix, groupe rock hirsute et sévère de Bristol, Volk a eu l’idée géniale de confier rythmiques et production à deux pervers locaux : Adrian Utley et Geoff Barrow, connus pour les méandres et dynamiques inexplicables de Portishead ou Beak.
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En utilisant ce songwriting fragile comme cobaye, ils dérèglent et détournent toute la douce mécanique mélancolique de Volk, comme parfois Thom Yorke en solo pépère. Ils respectent les vides, les silences, les soupirs mais troublent le décor, qui s’anime soudain de funks cosmiques ou d’une cold-wave déferlante. Et le résultat révèle ainsi, par bribes, des paysages encore inconnus, dont seuls ces génies connaissent la géographie.
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