Joachim Schmid travaille avec des photographies, mais il n’est pas photographe. Il utilise, recycle des images, mais refuse absolument d’en produire. Il s’en explique d’ailleurs lui-même dans un tract : “Chaque année, une quantité inimaginable de photos sont produites dans le monde entier. Nous tous contribuons quotidiennement à accroître cette montagne de photos déjà gigantesque. […]
Joachim Schmid travaille avec des photographies, mais il n’est pas photographe. Il utilise, recycle des images, mais refuse absolument d’en produire. Il s’en explique d’ailleurs lui-même dans un tract : « Chaque année, une quantité inimaginable de photos sont produites dans le monde entier. Nous tous contribuons quotidiennement à accroître cette montagne de photos déjà gigantesque. Et pourtant, personne quasiment ne songe aux conséquences de ce divertissement apparemment inoffensif : d’une part, les produits chimiques contenus dans les photographies sont une immense menace pour notre santé, et d’autre part, les photographies sont source d’une pollution visuelle grandissante, néfaste à notre intellect sans parler du danger moral qu’elles représentent pour nos enfants. »
Le « boom photographique » dénoncé par Joachim Schmid, son danger écologique, son absurdité même le poussent donc à ne travailler qu’après des images déjà produites par d’autres. Une fois récupérées, il les expose telles quelles, parfois les déchire pour ensuite recomposer des visages, ou réutilise les négatifs. Cette fois-ci, il montre des images réalisées par George Garland, photographe d’un petit village anglais du Sussex, véritable mémoire d’êtres oubliés, et tente de leur redonner vie en accolant des textes relatifs à l’Angleterre des années 20 à 60. Collage et devoir de mémoire, contre le déferlement des images, contre l’effacement des visages et des êtres dans la surproduction photographique de notre siècle. « L’idéal, écrit-il encore, serait de renoncer totalement à photographier. » Pour faire face à cette situation, Joachim Schmid se propose donc de recueillir vos propres photos. Il a ainsi créé en 1990 l’Institut pour le recyclage de vieilles photos : « Nous collectons les photos hors d’usage, oubliées et passées de mode, en noir et blanc ou en couleurs, des albums entiers, des tirages par contact et épreuves d’essai, négatifs et diapositifs, mais également tout fragment endommagé et chiffonné, quelle que soit la quantité. »
Vous pouvez donc envoyer vos vieilles photos à l’adresse suivante : Institut pour le recyclage de vieilles photos, Joachim Schmid, Englische Str. 29, D-10587 Berlin.
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