La jeune productrice américaine insuffle de la sensibilité entre deux gigotements.
De toutes les hybridations générées en terre électronique, celles qui gravitent autour du footwork comptent encore parmi les plus stimulantes, et ce dix ans après que le genre a émergé des battles de dance à Chicago. Sous-branche de la ghetto-house issue de la street culture des eighties, ses secousses se ressentent désormais autant dans le r’n’b mainstream que dans l’electro indépendante, et ses têtes de proue (RP Boo, DJ Paypal…) sont désormais de tous les festivals.
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Repérée par le label Planet Mu, la contribution de Jerrilynn Patton à ce courant a instantanément capté l’attention de la sphère electro, et son premier album, le déjà très abouti Dark Energy, a squatté toutes les bonnes listes fin 2016. Originaire d’une ville de l’Indiana connue pour son taux de criminalité et la naissance de Michael Jackson, cette ouvrière en aciérie, frappée à 4 ans par la foudre du footwork, a fait mouche en détournant tout juste les structures du genre et en y appliquant une légère touche futuriste.
Jlin, typhon moderne
Black Origami pousse plus loin encore le coupé-décalé digital sur la frontière entre hystérie et écriture. Cette cadence tribale et hyperactive est pour Jlin le cadre bondissant dans lequel flottent ses ingénieuses compositions qui tirent autant d’un Kode9 que d’un Oneohtrix Point Never. Elles intègrent d’ailleurs des éléments extérieurs très variés, fruits de collaborations inattendues, qu’il s’agisse d’une boucle fantôme du grand minimaliste William Basinski ou des collages de l’artiste Holly Herndon – des apports pour la plupart à peine identifiables.
Certes capable de bien des nuances et dotée d’une frappe très étudiée, la force centrifuge des productions de Jlin engloutit tout sur son passage avec une fluidité toute moderne, que l’on reconnaît aux productions électroniques les plus importantes de leur temps.
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