L’album posthume d’un maître du rock américain à la coule
C’est à l’écoute du lubrique Oh My My – où le chanteur décrit avec appétit les jambes et le corps d’une femme qui l’excite – que la situation semble absurde. Non, pas possible, JJ Cale ne peut être mort tant il bande encore. Le compositeur d’After Midnight et de Cocaine a traîné – parfois à raison – cette image de bluesman flemmard composant en direct de son hamac. Pourtant, jusqu’à ses 74 ans et sa mort survenue l’été 2013, il a enregistré, le plus souvent seul, dans la maison qu’il occupait avec Christine Lakeland, à la fois sa guitariste et son épouse.
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Cette sortie posthume, pleine de vie et d’hymnes tamisés, est le témoin vibrant de cette inspiration qui, sans subir de révolutions stylistiques, n’a jamais cessé de l’alimenter en mélodies et accords. Compilant quinze chansons extraites de ses archives, Stay Around ne manque pas de morceaux de bravoure tels Chasing You, joué avec son groupe juste avant de partir en tournée (l’ultime, celle de 2009), ou If We Try, saisi dans la cuisine avec le frigo éteint et JJ s’agitant sur sa chaise.
Passant du piano (le mélancolique et jazzy Tell Daddy) au banjo, la voix gardant son charme râpeux et canaille, JJ Cale n’aura jamais dérogé de sa ligne de conduite. Foncièrement rétro, anthologique comme des incunables de Robert Johnson, ce disque est un testament jamais mortifère de l’americana.
Album Stay Around (Because)
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