Retour à la pop de haute volée pour l’homme de toutes les expériences. Critique.
Plus d’une décennie durant, le producteur Jim O’Rourke a incarné une certaine idée du travail bien fait (Stereolab, Beth Orton, Joanna Newsom, ou ses propres groupes Gastr Del Sol et Sonic Youth), approche méticuleuse n’excluant pas le goût pour les chemins de traverse et les expérimentations propres au rock indé. Il a apporté la même attention à ses propres réalisations, tel son carré d’as pop, initié en 1999, et qui voit son ultime essai – après quinze ans sous d’autres latitudes musicales – dérouler ici ses fastes, excluant divers tripatouillages de studio (compression à outrance) et offrant par là même à l’auditeur une musique d’une ampleur inédite.
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En conséquence, ces huit titres enregistrés à Tokyo, asile de monsieur, et en compagnie de talents locaux, qui ne constituent pas un simple exercice de style mais un catalogue de chansons puissantes, marquées de la patte de leur géniteur, et interprétées par un groupe qui n’adore rien davantage que les niches musicales (ici une flûte impertinente, là un clavier roboratif) comme autant de surprises vivifiantes. Le talent du patron (et sa perception globale de la musique populaire) initie l’album absolu de toutes les pops et périphéries (McCartney en croisière avec Steely Dan, Freddie Mercury, et le musicien répétitif Terry Riley sous l’égide de Brian Wilson), et lui permet d’irradier sa sincérité. Et comme rien n’est simple dans ces Simple Songs, et que O’Rourke développe une personnalité complexe parfaitement polymorphe, le disque s’impose comme l’un de ses tout meilleurs, et assurément l’un des plus importants de l’année.
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