Impossible d’évoquer Word life, le premier album d’O.C. sans un pincement au coeur. Ce grand classique hip-hop de l’hiver 94 fut victime de la pire injustice : précipité prématurément dans les abysses de l’oubli à la suite du naufrage du label Wild Pitch, il possédait pourtant tout pour ancrer ce MC d’exception dans l’histoire. On […]
Impossible d’évoquer Word life, le premier album d’O.C. sans un pincement au coeur. Ce grand classique hip-hop de l’hiver 94 fut victime de la pire injustice : précipité prématurément dans les abysses de l’oubli à la suite du naufrage du label Wild Pitch, il possédait pourtant tout pour ancrer ce MC d’exception dans l’histoire. On se souvient en particulier de Word life et de l’extraordinaire confession de Go ahead, dans laquelle O.C. racontait avec une élégance inouïe la souffrance et l’amertume d’avoir été délaissé par sa fiancée au profit d’une lesbienne du jamais vu dans le monde couillu du rap. Pour Jewelz, il a mis l’exploration de ses blessures intimes au rancart et élargi le propos, mais demeure aussi fascinant. D’abord parce que ce rapper du Queens est persuadé qu’il n’est point besoin de vendre son âme au diable pour percer auprès du grand public et le prouve. Ensuite parce qu’il est de la trempe des plus grands, au croisement de Rakim pour la finesse et la prouesse verbale , Nas pour le don du récit bouleversant et Guru pour la sagesse de la rue. Avec cette flamboyante seconde salve, O.C. renvoie la concurrence décervelée à ses compromis minables, d’autant qu’une alliance de choc d’architectes du beat est à son chevet, à commencer par l’immense et décidément infaillible DJ Premier (de Gangstarr), en compagnie de Lord Finesse, des Beatminerz, de Buckwild et de Showbiz. Chaque couplet d’O.C étant une véritable leçon, les usurpateurs peuvent faire le signe de croix. Le retour de Rakim devrait leur donner l’estocade dans moins d’un mois.
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