Sous une avalanche de confettis et de refrains surpuissants, les Français de Soma déploient un rock ludique, abreuvé de mythes américains. Et visent déjà les stades olympiques.
Ces dernières années, le rock a posé sa marque au feutre indélébile sur le blason de plusieurs grandes villes françaises, de Bordeaux à Clermont-Ferrand, où le fourmillement de structures et de réseaux a permis à certains groupes de s’exporter. C’est à Istres, sur des terres nettement plus ancrées dans le rap, que quatre lycéens fascinés par les riffs survoltés ont décidé de passer à l’action, contre vents et marées, dès le milieu des années 90.
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On les retrouve après plus de dix ans à affûter leur arsenal électrique – autant dire que le résultat est aussi tranchant qu’un cran d’arrêt. On entend souvent des groupes de province expliquer leur sentiment d’isolement face à une capitale qui les néglige, pris au piège dans un environnement où ils ne se sentent pas à leur place.
Face à cette frustration, Soma trouve une échappatoire en rêvant d’ailleurs. Résolu à défier la fatalité d’habiter du mauvais côté de l’Atlantique, le quatuor s’est peu à peu approprié le rêve américain, comme certains titres de chansons le laissent facilement deviner (Frisco, James Dean, The Backyard). “Tous mes textes ont mûri aux Etats-Unis, explique le chanteur, Lionnel Buzac. L’album a été peaufiné en France, mais les paroles reflètent mes expériences à New York et à San Francisco.”
Ce n’est donc pas surprenant qu’il ait été mixé par l’Américain Dave Sardy (Oasis, Cold War Kids) à distance depuis Los Angeles. Préambule de ce premier album, Get down est le single, d’une efficacité fulgurante, qui les a propulsés directement en cousins des Killers ou des Hives. Grâce à cette preuve indéniable, Soma peut déjà provoquer en duel ces deux références évidentes, qui passeraient pour des enfants de choeur à côté du clip qui illustre leur hymne.
Alignant les clichés provoc d’Orange mécanique (sexe, drogue, violence), celui-ci a comme prévu subi les foudres de la censure. Ainsi se crée le buzz. A la fois explosif et pétillant, Jewel and the Orchestra joue tout de suite cartes sur table : ce disque chanté en anglais ne doit pas se jouer dans des arrière-salles intimistes. Même dans ses rares accalmies (The Other Side, la ballade très western Jewel and the Orchestra) ou dans ses moments de pop enjouée (So Fine), Soma a l’énergie surhumaine et les grands refrains nécessaires pour faire chavirer les stades – et pas seulement le Vélodrome marseillais.
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