Les X-Men, devenus entre-temps Les X, ont largement contribué au renouveau stylistique du rap français intervenu au cours de la saison 1996 aux côtés d’autres fines lames telles que Lunatic, Pit Bacardi ou Oxmo Puccino. Regroupant les deux rappers Ill et Cassidy, Les X livrent là leur premier album après avoir fait monter la pression […]
Les X-Men, devenus entre-temps Les X, ont largement contribué au renouveau stylistique du rap français intervenu au cours de la saison 1996 aux côtés d’autres fines lames telles que Lunatic, Pit Bacardi ou Oxmo Puccino. Regroupant les deux rappers Ill et Cassidy, Les X livrent là leur premier album après avoir fait monter la pression à coups de featurings fulgurants, qui ont fait d’eux l’un des duos les plus courus de la capitale. C’est J’attaque du mic, premier titre du groupe, paru sur la compilation Time bomb vol. 1, qui a finalement mis le feu aux poudres : les X-Men deviennent alors incontournables, invités avec tous les honneurs sur la compilation Hostile, sur la BO de Ma 6-T va crack-er et sur les albums de Khéops (C’est justifiable) et de La Fonky Family (Maintenant ou jamais). Déjà légendaires, leurs freestyles sur la radio Génération FM vont influencer une flopée de MC en mal d’inspiration. De quoi se bâtir une sacrée réputation avant de se lancer dans l’épreuve d’un premier album qui valide l’expérience d’un duo hautement recommandable. Complètement produit par Géraldo, ce Jeunes, coupables et libres fait la part belle aux rimes à tiroirs (« On tèj’ ta clique à l’entrée sans galanterie parce qu’on sait que vous roulez sans garantie, tu rentres chez toi sans l’argenterie, clic !, en une seconde tous les méchants ont l’air gentil ») et aux métaphores explicites (« J’suis un sac plein de rage parce qu’un sac vide tient pas debout », « Apprendre à être large dans les rues étroites »). L’écriture dense et acérée de Ill et Cassidy est déclinée sur une thématique d’ensemble très sombre, évoquant notamment la pression grandissante qui s’exerce sur une certaine jeunesse de ce pays. Les chroniques urbaines (Jeunes, coupables et libres, Sexe et amertumes), la trahison au groupe (Si tu pars, si tu parles, si tu craques) et l’autopromotion sont au coeur des polémiques en attendant celle que devraient lever quelques titres où Les X enfoncent la concurrence dans ses propres contradictions (Bla bla bla) et la repoussent dans ses derniers retranchements (Laisse les bons briller, Mon micro est trop chaud). Au final, le statut des X-Men est conforté par cet album où seuls deux ou trois titres manquent de consistance et où les deux protagonistes brillent sur des titres lumineusement funky : One one one (rien pour l’héroïne) et Casse la baraque seront des supports idéaux de dance-floor. Une corde de plus à l’arc des X.
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