A la fin de l’année dernière, on était tombé amoureux du tout petit disque folk de Jeffrey Lewis, The last time I did acid I went insane. De passage à Paris, le gars Jeffrey nous à ouvert son vieux sac à dos, et nous a parlé de BD, des Littles Rabitts, et d’Austin, au Texas.
Jeffrey Lewis : J’adore voyager. Jouer mes chansons à l’étranger est donc une aubaine pour moi. La première fois que je suis venu à Paris, c’était par mes propres moyens. J’avais décidé de faire un petit tour d’Europe. Et lors de mon passage à Paris, j’ai rencontré André, du groupe Herman Düne, complètement par hasard. Je ne savais pas où dormir, je dormais dans un parc depuis une semaine, et André m a donné son numéro de téléphone et m a invité à venir chez lui.
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Dans une des chansons, tu évoques le Chelsea Hotel de New York et tous les grands noms du rock qui y ont vécu, notamment Leonard Cohen. Fait-il partie des artistes qui t on inspiré ?
Pas vraiment, je n’ai jamais acheté de disques de Leonard Cohen, j’ai juste entendu quelques un de ces morceaux chez des amis à moi. Cohen est d’ailleurs un des nombreux sujets de discussion que j’ai avec mes amis des Moldy Peaches, qui affirment que Cohen est plus intéressant que Bob Dylan. Je préfère Dylan, personnellement, mais je reconnais que Cohen a écrit de grandes chansons. J’aime bien aussi le côté nomade de Cohen, c’est un truc que je partage avec lui.
Récemment, tu as quitté New York pour t installer à Austin. Pourquoi ?
Je suis parti à Austin parce que je gagnais pas assez bien ma vie pour continuer à payer mon appartement. Je ne suis pas encore un artiste « professionnel », quoi gagne sa vie grâce à la musique. J’ai donc décidé de partir à Austin, où les prix étaient plus abordables. J’ai passé six moi là-bas, et je songe à m y installer un jour.
J’ai passé pas mal de temps dans les bars à écouter des types chanter avec leur guitare. Mais il n’y a pas que ce genre de trucs à Austin : on a tendance à le croire, avec tous les clichés qui fusent sur le Texas. Là-bas, j’ai découvert pas mal de petits groupes de punk ou de garage vraiment bizarres et rigolos.
Tu écoutes beaucoup de disques ?
Enormément. J’achète beaucoup de vynils chez les soldeurs de New York. Il m arrive de passer des journées entières à écouter des albums sur ma vieille platine, qui me lâche de temps à autre, mais que je finis toujours par réparer. Elle est tellement vielle que j’ai d’ailleurs dû me résoudre à acheter un lecteur CD récemment. J’achète beaucoup de disques de folk, de country. Des types dont je ne connais parfois même pas le nom. Alors il y a du bon et du moins bon.
J’espère profiter de mon passage en France pour ramener des disques de Little Rabbits, j’ai écouté un de leur disque à New York, et j’ai été très impressionné je dois dire. Mais je n’ai pas beaucoup d’argent avec moi, alors au pire, je demanderais à quelqu’un de me faire une cassette.
Ton disque The Last time I did acid I went insane est une compilation de vieux enregistrements. Projettes-tu d’enregistrer un nouvel album bientôt ?
Il devrait sortir dans le courant de l’année. J’ai déjà terminé beaucoup de chansons. Je vais profiter du temps que je vais passer à New York pour les enregistrer. J’espère que tout sera terminé pour le milieu de cette année. J’ai beaucoup de titres, il faut que je fasse mon choix.
En écoutant ton disque, on pense immédiatement à Beck ?
Oui, à One foot in the grave. J’aime ce disque, mais je ne suis pas un grand fan de Beck. J’admire la façon dont il a su imposer sa musique, mais je ne trouve pas ce qu’il fait très « nutritif ». La musique que j’aime est celle qui me nourrit, et Beck ne me donne pas beaucoup à manger.
A côté de la musique, tu publies aussi de petites BD, où tu te mets en scène
Oui, je dessine des comics pour de petits journaux gratuits de New York, des trucs photocopié qu’on trouve dans les bars du Lower East Side. Tous les mois, j’ai une page à moi. Je raconte mes petites aventures en ville, et je me surnomme « The Downtown Observer ». En fait je passe pas mal de temps à regarder ce qui se passe autour de moi, ce que peu de gens font à New York. Alors comme je vois des choses que peu de gens voient, je les raconte.
A consulter absolument, les pages que son label Rough Trade a consacré à Jeffrey Lewis. Quelques-uns de ses dessins sont disponibles sur le Site de Rough Trade
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