Ghédalia Tazartès a commencé par apprendre à chanter seul, dans les bois, avant de s’accompagner dans sa chambre au magnétophone, à partir de 1973. D’emblée, une langue enfantine ? et non infantile ? s’est imposée, dans laquelle le ton s’avère plus déterminant que le sens, donnant ainsi corps aux glossolalies d’un folklore imaginaire unique, en […]
Ghédalia Tazartès a commencé par apprendre à chanter seul, dans les bois, avant de s’accompagner dans sa chambre au magnétophone, à partir de 1973. D’emblée, une langue enfantine ? et non infantile ? s’est imposée, dans laquelle le ton s’avère plus déterminant que le sens, donnant ainsi corps aux glossolalies d’un folklore imaginaire unique, en mélangeant sources européennes et orientales.
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Jamais cet autodidacte n’a cessé de sonder ses racines, creusant à la recherche de l’inconnu pour en extraire un univers dont émane une poésie multicolore, sans frontières et au-delà du temps. Qu’il joue d’un fruste synthétiseur crachotant comme un vieil orgue, qu’il donne de la voix au cours de véritables harangues ou que des textes de Nicolas Genka soient interprétés, comme ici, son univers ne paraît pas avoir d’autre sens que d’entretenir les plus communes des peurs enfantines, afin de mieux les exorciser, peut-être.
Car l’œuvre de Ghédalia Tazartès se situe bien au-delà de l’appartenance identitaire d’un quelconque folklore, dans le champ du tribal, du séculaire et de l’universel.
Elle est celle d’un chamane dont les disques ? et celui-ci comme tous les autres ? témoignent de voyages immobiles, chacun d’entre eux ayant été réalisé comme on lance une bouteille à la mer. En cueillir le message se révèle être une expérience rare.
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