“L’harmonie municipale de Chauvigny mange une fois par an, ça c’est réglé comme du papier à musique, mais elle répète toujours une fois par semaine. C’est la seule harmonie au niveau régional, voire national, à posséder un bar sur son lieu de répétitions.” Grâce à Jean-Pierre Bodin, Chauvigny devient symbole, le label terroir avec clocher […]
« L’harmonie municipale de Chauvigny mange une fois par an, ça c’est réglé comme du papier à musique, mais elle répète toujours une fois par semaine. C’est la seule harmonie au niveau régional, voire national, à posséder un bar sur son lieu de répétitions. » Grâce à Jean-Pierre Bodin, Chauvigny devient symbole, le label terroir avec clocher et place de la mairie, et bien sûr, la fanfare, plus élégamment nommée harmonie municipale. L’ancien gamin de l’harmonie devenu régisseur racontait ses histoires drôles à ses potes techniciens, il s’est transformé en acteur et nous en fait tous profiter. Tout seul, un canon de rouge à la main, à la table du fameux banquet annuel avec nappe blanche, il fait défiler les membres de l’harmonie dont une grande partie sont aujourd’hui grands-pères, voire arrière-grands-pères. Chroniqueur hilarant et précis, il les dessine chacun, appuyant sur les contours à la manière d’un excellent caricaturiste. Celui qui, trop petit, disparaît derrière la grosse caisse, le trésorier qui fait semblant de jouer, le fermier « toujours en retard, trois quarts d’heure-une heure, ni plus ni moins, régulier dans le retard », qui arrive les bras chargés de produits de la ferme condamnant la répétition à se transformer en gueuleton. Un théâtre pictural et champêtre. Bodin renoue avec une tradition orale, courroie de transmission de la mémoire d’une France dite profonde et surtout rurale. Les couacs de l’harmonie ne sont pas épargnés et rendent encore plus réjouissante la performance. A l’échelle d’un village, la fanfare est une photo forcément représentative de ses habitants, chaque famille ayant au moins un membre participant à l’affaire. « Il y en avait des quantités gastronomiques. Marteau le fils du boucher je vous le recommande il a de la bonne viande et toujours le mot attentionné : « Dites, avec la blanquette, je vous mets un os comme d’habitude pour la belle-mère, vous serez tranquille tout l’après-midi », « Confondez pas avec la charcuterie Edmond Piaut où on nous dit sur le papier « Chez Edmond tout est bon de la tête jusqu’à la queue » Doublet qui vit avec une femme beaucoup plus âgée que lui », etc. Régalez-vous au Banquet de la Sainte-Cécile, et n’hésitez pas à en reprendre, il ne vous restera pas sur l’estomac.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le Banquet de la Sainte-Cécile de et par Jean-Pierre Bodin
{"type":"Banniere-Basse"}