En mars, Gaëtan Roussel a remporté trois Victoires de la musique : artiste masculin, album rock et album tout court pour Ginger, son disque solo paru il y a un an. Pour la blague, on a donné rendez-vous au leader de Tarmac et de Louise Attaque place des Victoires, à Paris. Mais voilà : passé […]
En mars, Gaëtan Roussel a remporté trois Victoires de la musique : artiste masculin, album rock et album tout court pour Ginger, son disque solo paru il y a un an. Pour la blague, on a donné rendez-vous au leader de Tarmac et de Louise Attaque place des Victoires, à Paris. Mais voilà : passé cinq minutes, il n’y a pas grand-chose à faire autour de la statue de Louis XIV. Le chanteur aime le vin : c’est donc à quelques mètres de là, derrière la jolie place des Petits-Pères, qu’on s’installe, dans un bar à vin de la maison Legrand.
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Le musicien commande un verre de blanc, domaine Blanchet.
« Il a un petit goût de litchi. J’aime bien le vin, j’essaie de découvrir tout ça. Il faut se lâcher, ne pas hésiter à dire ce qu’on pense. Pas chercher à faire bien en disant que ça ressemble à de la myrtille par exemple… »
Interrogé sur son dernier coup de coeur, le chanteur évoque un vin de Provence au joli nom, Les Clés du paradis, qui a le mérite d’avoir le même goût en vacances qu’une fois de retour à Paris, où il réside. « Alors que souvent, bah, tu es déçu. » Pour le paradis à l’étranger ? « Le vin espagnol, le vin argentin… Mais bon, je ne suis pas professionnel ! » L’Argentine, Gaëtan Roussel s’y rendra ce printemps : une tournée en Amérique latine est prévue. Elle passera par le Brésil, le Chili et l’Uruguay.
« Je n’avais jamais envisagé ce succès. Ma satisfaction a été de trouver une façon intéressante d’avancer dans un registre solo. J’ai souvent répété que c’était un disque solo mais pas solitaire. C’est important. »
Sur scène, Gaëtan Roussel est entouré de sept musiciens, dont l’ancien bassiste de la Mano Negra Joseph Dahan, le batteur du groupe français PacoVolume, la chanteuse France Cartigny ou encore une choriste prénommée Nathalie. « On l’appelle notre crédibilité jazz, parce qu’elle joue du saxophone », sourit-il. « Mais je ne voulais pas monter un autre groupe, ça aurait été schizophrène. C’est un casting qui peut bouger, évoluer. Au départ, les gens ont cru que je faisais un projet solo pour m’esseuler. Au contraire : j’apprends, j’arrive à exprimer des choses en me frottant aux autres. »
Ce goût pour les collaborations ne date pas d’hier : avant Ginger, Gaëtan Roussel a offert ses services de compositeur et d’arrangeur à Vanessa Paradis et à Alain Bashung. Il a aussi signé la bande originale de Mammuth, le film de Gustave Kervern et Benoît Delépine. Projet le plus personnel à ce jour, Ginger lui a permis de développer son béguin pour la pop anglo-saxonne, celle de Beck ou de Damon Albarn, chez qui il apprécie la démarche ludique, le goût pour l’expérimentation.
Sur l’album, il s’est offert de belles parenthèses avec ses héros (Gordon Gano des Violent Femmes, Renee Scroggins du mythique groupe new-yorkais ESG).
« J’avais envie d’aller vers la pop, de faire des refrains en anglais. De trouver de nouveaux points d’appui, de me décaler. »
Le décalage est si réussi que Gaëtan Roussel succédera bientôt à Damon Albarn justement, sur la scène du Zénith. « J’avais adoré le concert de Gorillaz. Les gens ont souvent peur du Zénith. J’y ai vécu des soirées formidables : Oasis, Queens Of The Stone Age… », se souvient-il en finissant son verre. Avant de s’excuser, avec douceur et humilité : « Je flippe en interview. Les questions, ça me terrorise. J’espère que ça a été, que j’étais à peu près à la hauteur. » Vin sur vin.
Johanna Seban
Concerts le 1er avril à Nantes, le 2 au Havre, le 5 à Lyon, le 6 à Paris (Zénith)
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