Des Belges, Bourvil, Rough Trade, un ping-pong au sous-sol des Inrocks… JDB vous dit tout sur quelques sujets qui vous tiennent à coeur.
Que devient Manu Tellier un jour disparu des Inrocks ? Et son groupe Chelsea puis Melville ?
Manu Tellier a été expulsé des Inrockuptibles sur un carton rouge et il n’a jamais été capable de retrouver sa place dans la dream-team. Il faut dire que dans la même journée, il avait cambriolé le distributeur de confiseries pour une orgie de Car En Sac, fait une chronique enthousiaste de Muse, fredonné un air de Melville et embarqué ma femme pour une partie de ping-pong douteuse au sous-sol des Inrocks.
Converti à la sagesse, il est désormais rédacteur en chef des pages Culture de Télérama. Ses paroles de chansons, qui faisaient régulièrement allusion au catholicisme (L’Ange que j’étais ou Les Chanteurs De Bonne Foi A La Croix De Bois) ont sans doute aidé Mr Tellier dans cette prestigieuse ascension sociale. Je pense qu’il a aujourd’hui cessé d’importuner la musique (que ce soit avec Chelsea ou Melville) et que, dans une même logique de raison, il a abandonné sa médiocre carrière de footballeur. Aux dernières nouvelles, il envisagerait une carrière d’acteur et serait figurant dans la série anglaise Goodness gracious me.
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J’ai le souvenir soudain que Murat avait chanté Mon frère d’Angleterre de Bourvil. Je l’ai jamais trouvé sur disque (de Murat) ?
A ma connaissance, ce titre formidable est seulement apparu sur le deux-titres Murat Inédit, donné à la Fnac en 1993 pour tout achat de l’album Venus de Murat. Il rejoint ainsi la vertigineuse liste des inédits sublimes de l’Auvergnat, qui avait l’an passé généreusement ouvert ses coffres sur son site Internet ? avant d’être rappelé à l’ordre. Cette chanson en particulier, Mon frère d’Angleterre, a été composée par R.Nyel et G.Verlor, la paire d’auteurs-compositeurs qui ont offert à Bourvil, entre 1959 et 1961, ses chansons les plus bouleversantes, dont les inusables C’était Bien (Au Petit Bal Perdu) ou Ma P’tit’ Chanson.
Pourquoi la plupart des merveilleuses sorties du label londonien Rough Trade (Kevin Tihista, Baxter Dury, Hope Sandoval, Moldy Peaches, Jeffrey Lewis, Beachwood Sparks…) ne sont toujours pas correctement distribuees en France ?
C’est effectivement un grand mystère, dont le premier single des Strokes (The Modern Age), les hymnes punks-anars-électro de ARE Weapons ou les chansons soigneuses de Life Without Buildings ont également fait les frais. Je pense que Geoff Travis, le fondateur historique de Rough Tarde, attendait d’avoir un catalogue suffisamment impressionnant pour négocier en position de force une distribution sur le continent. Malheureusement pour lui, son groupe phare (The Strokes) est parti chez BMG. Son label n’a pourtant jamais été aussi intéressant et diversifié, entre les poètes illuminées de Moldy Peaches et les chansons vénéneuses (et trop rares) de la belle Hope Sandoval. Il est néanmoins en contact avec différents labels pour promouvoir, notamment en France, son excellente écurie.
Un pote à moi, qui est fan de Jeff Buckley, me demandait il y a peu que deviennent les musiciens qui l’accompagnaient.
Son guitariste et ami Michael Tighe continue de jouer régulièrement, toujours en compagnie du batteur de Jeff (Parker Kindred) dans les clubs new-yorkais avec son propre groupe, Black Beetle, qu’il a fondé avec la trouble Joan Wasser, ancienne chanteuse de Dambuilders et proche du groupe Elysian Fields. D’ailleurs, le guitariste de ces derniers, Oren Bloedow, a longtemps été bassiste de Black Beetle. Michael Tighe tenait la basse sur une chanson de Queen of the meadow, le dernier album d’Elysian Fields.
A New York, Black Beetle a joué en première partie de Patti Smith ou Morrissey. Une compilation est en vente sur le net, sur le site du groupe. Les chansons, assez noires et angoissantes, évoquent une Patti Smith traquée, affolée.
Que sont devenus mes Belges préférés de Deus ?
On avait un peu hâtivement conclu à la séparation du groupe après les concerts en solo, l’an passé, de leur chanteur Paul Barman. Pour l’instant, chacun est effectivement concentré sur ses projets solos, mais le groupe d’Anvers a promis un nouvel album en 2003. Ce sera le quatrième album officiel de Deus, après Worst Case Scenario (1994), In A Bar Under The Sea (1997) et The Ideal Crash (1999).
En attendant, on se consolera dès le 26 novembre avec No More Loud Music, album regroupant dix singles du groupe et un inédit, Nothing Really Ends. L’occasion de se replonger dans les remous de Suds And Soda ou Instant Street. Autres titres proposés : Via, Hotellounge (Be The Death Of Me), Theme From Turnpike, Little Arithmetics, Roses, Fell Of The Floor, Man, Sister Dew, The Ideal Crash et le nouveau Nothing Really Ends. Pas de commercialisation prévue pour l’instant pour le rare My Sister Is My Clock, l’album enregistré en 95 et alors uniquement vendu par correspondance.
Sais-tu ce que sont devenus les Stairs, ces pré-Strokes ?
Le leader des Stairs, Edgar Jones, avec son impossible coupe au bol, a longtemps joué de la basse pour les Prodigal Sons, le groupe de Ian McCulloch, avant que ce dernier ne reforme Echo & The Bunnymen. Il est ensuite devenu le bassiste attitré, le temps de leurs tournées, de Paul Weller ou de Saint-Etienne, tout en formant son propre groupe à Liverpool : The Big Kids. Mais depuis un mois, il a quitté le groupe, signé un contrat discographique sous son nom et il serait en train de recruter des musiciens pour se lancer en solo. A Liverpool, il est un DJ réputé, que l’on retrouve chaque samedi derrière les platines de la soirée Uptight, qui a lieu dans le club local Le Bateau.
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