L’immense Jay-Z ressort son micro pour tabasser la mode de l’Auto-Tune : clip et chronique du single.
Rarement gadget sonique n’aura, à ce point et en si peu de temps, influencé en profondeur la façon d’envisager la musique – le chant, en l’occurence – que l’Auto-Tune. Logiciel destiné à faire chanter n’importe quelle bimbo r’n’b ou matadore hip-hop aussi juste et bizarre qu’un vieux Phil Collins des années MTV, l’Auto-Tune est devenu aussi bien un accessoire de luxe, blingbling et obligatoire, qu’une insulte de bas étage dans le monde du rap. C’est un peu : “Ton Auto-Tune ferait passer ta mère pour Paul Preboist” ou “Mon Auto-Tune, j’lai acheté chez Louis Vuitton”.
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Lil Wayne ou Kanye West ont fait plus que des albums entièrement revus et corrigés à travers ce filtre magique : ils ont composé des odes à cette nouvelle muse, envahissante et autoritaire comme une groupie de Spinal Tap. En plus d’envahir le hip-hop avec plus de rapidité et de pugnacité que la grippe porcine le Mexique, l’Auto-Tune a largement contaminé la presse musicale, lieu de débats aussi enflammés que nunuches : la date de péremption d’Auto-Tune, c’est de toute façon l’automne 2009.
Jay-Z sort donc le bazooka pour achever la vieille chose, en profitant pour castagner les traîtres ayant collaboré avec l’envahisseur – T-Pain finira l’année le crâne rasé et le pilori au cou. Au cri de “ramenez le vrai hip-hop”, l’Américain – produit par… un Kanye West en pleine autoflagellation – sort un beat raide et lourd comme une règle en fer pour jouer le maître d’école, distribuer les punitions et licencier les cancres et tricheurs. Une leçon de morale assez pète-sec, d’un flow plutôt absent, mais suffisamment virulente pour devenir l’hymne d’une génération exaspérée par ces voix de souris Disney que débite à la chaîne Auto-Tune – dans la foulée du single, un site s’est même créé dénonçant ceux ayant couché avec l’ennemi (www.deathofauto-tune.com).
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