Compass, l’impressionnant nouvel album du Canadien Jamie Lidell auquel Beck, Gonzales, Grizzly Bear ou Feist, notamment, participent, est dans les bacs : le bonhomme nous offre son commentaire morceau par morceau. Commentaire évidemment accompagné d’une écoute intégrale.
Completely Exposed
« Parfois, la personne que tu aimes te met en face de choses que tu évites d’accepter. Tu essays de fuir et de te cacher de la vérité nue. Cette chansons porte sur le désir de vouloir s’ouvrir totalement, mais aussi de la peur qui peut accompagner cette exposition. »
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Your Sweet Boom
« Cet album, dans son intégralité, porte sur le conflit entre le coeur et la raison. Un morceau festif qui baigne dans le glorieux et brûlant sentiment qui naît de la victoire de flux sanguins synchronisés avec les egos calculatoires. Qui part des plus infimes sons de tambourin aux jubilations hurlées des masses. »
She Need Me
« Le simple engagement amoureux est une chose merveilleuse. Ce morceau est une délicieuse tranche de vices de chambre à coucher, pour tous les amants qui l’écoutent. Les paroles font un détour par la cuisine (pour une tasse de thé et quelques œufs) avant de se diriger vers la chambre à coucher, ou un « petit déjeuner sonique » est servi au lit. »
I Wanna be Your Telephone
« J’ai lu que cette chanson était une exploration de l’économie libidinale des télécommunications modernes. Je ne peux qu’être d’accord. »
Enough’s Enough
« L’album était en train de devenir quelque chose d’assez pesant. Le blues était en train d’entraîner le disque dans une forme de confinement, et je me suis dit qu’il serait bon de se demander « Qu’est ce que Michael ferait » ? M. Jackson, j’entends. On a réfléchi à ça, on a retourné la question dans tous les sens pendant un bout de temps, on s’est frotté la tête pour trouver une solution, puis on a dansé. »
The Ring
« Des yeux cherchant une alliance perdue. Le conte imaginaire d’un type que j’ai vu avec un détecteur de métal sur la côte de Melbourne. Je suis sorti pour courir, et j’ai vu ce vieil homme, avec sa barbe immense, en train de chercher quelque chose. J’ai pensé à une histoire. Il était en train de chercher un bout d’or qu’avait porté le doigt de son amour perdu. Le blues coule comme une rivière. »
You are Waking
« La bataille se poursuit sur l’album. Cette fois entre le passé et le present. Fracassé jusqu’à la poussière puis rebâtie en or, cette chanson est destinée à souffler le poids qui nous relie à nos précédentes et tristes personnalités. J’imagine qu’elle peut servir pour ne pas oublier… de rester toujours éveillé, à la barre du navire. »
[attachment id=298]I can love again
« Une chanson subtile qui hurle et parle comme le vent érode les choses, brise les éléments. Elle parle du fait de déterrer quelque chose, de le refonder, de lui donner une nouvelle forme. Une réussite que l’on peut aimer après des années passées en étant incapable de comprendre comment c’était possible. »
It’s a kiss
« Une chanson dangereusement séductrice, qui fait référence au désir inextinguible que je ressens pour les femmes déjà prises. Vouloir prendre pour soi ce qui est déjà à quelqu’un d’autre peut être la source de convoitises menant à la folie … faites attention ! »
Compass
« Comme rien d’autre sur cet album, c’est une chanson qui porte sur la révélation de soi et la direction trouvée. Laisser le cœur faire briller un chemin dans la nuit sombre de l’âme. Corriger les maladresses par le feu. S’extirper de l’erreur par l’incendie. Le compas pointe toujours dans une unique direction. »
Gypsy Blood
« Une chanson sombre parlant des éléments, intimes, qui veulent détruire ce qui est bon et ce qui nous est cher. Aimer est difficile. La bagatelle ne l’est pas. L’égo gagne cette bataille des nerfs, et ça doit nous rappeler en permanence que nous devons être tenders aux cœurs des gens que l’on aime. »
Coma Chameleon
« J’ai beaucoup travaillé avec Beck pendant la confection de cet album. Il a écrit les paroles de ce morceau, paroles auxquelles je fais traverser une sérieuse zone méchante, crue et incendiaire. Une autre chanson qui porte sur le fait de ne pas être éveillé, celle-ci projette le fainéant dans un état d’alerte proche de la dose de café avalée au cours d’une vie. »
Big drift
« A l’origine, ce morceau devait ne pas comprendre de parole, être une sorte de drone mystique, jusqu’à ce qu’une nuit Feist, moi, Beck et Lindsay Rome trouvions chacun un couplet correspondant à son humeur. Ce qui émerge de cette expérience est atmosphérique et troublant, la nuit esseulée d’une âme au cœur du désert. »
You See my Light
« Celle-ci est un gospel de poche, une simple dédicace, une comptine au grain épais et un merci. C’est le son d’un vent en train de s’essouffler, et la fermeture d’un nouveau chapitre. »
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