Ce dimanche 1er juillet, lors du colloque annuel de l’Association de Médecine des Arts du Spectacle (Pama) se tenant à l’université de Chapman d’Orange County (Californie), James Blake s’est exprimé sur ses penchants suicidaires durant ses tournées.
Dans le cadre d’une conférence traitant de la gestion de la crise de suicide dans la population artistique, le colloque annuel de l’Association de Médecine des Arts du Spectacle (Pama) invitait dimanche l’Anglais James Blake. Fort d’une carrière débutée en 2010 avec l’EP à succès CMYK, puis l’album James Blake en 2011, le jeune homme, désormais âgé de 29 ans, s’est retrouvé exposé très tôt à la pression de l’industrie et des tournées à rallonge alors même qu’il était en proie à la dépression.
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James Blake a raconté avoir vécu le début de sa carrière comme un véritable déracinement : « On m’a écarté de la vie normale à un âge où je n’étais qu’à moitié formé. » Un déracinement doublé d’une solitude profonde : « Votre connexion avec les autres personnes ne se font qu’en surface. Donc si vous êtes seul en ville pour une journée et que quelqu’un vous demande si ça va, vous parlez des bonnes choses… ce qui n’implique généralement pas à quel point vous vous sentez anxieux, déprimé. »
Le musicien s’est également épanché sur les mauvaises habitudes des musiciens en tournée, notamment autour de la nourriture : « Je dirais que le déséquilibre chimique dû au régime et à la détérioration de mon état de santé est un facteur non-négligeable de ma dépression et éventuelles pensées suicidaires. J’ai développé des intolérances qui mènerait à une dépression existentielle journalière. Je pourrais manger une certaine chose et ainsi toute la journée je me sentirais inutile. »
« En finir avec le stigmate »
En outre, parlant du romantisme qui entoure la dépression dans les disciplines artistiques, il explique : « Il y a un mythe selon lequel vous devez être anxieux pour être créatif, que vous devez être dépressif pour être un génie. Je peux sincèrement vous dire que l’anxiété ne m’a jamais aidé à créer. Et je l’ai vu détruire le processus créatif de mes amis aussi. » Avant de conclure : « Honnêtement, la majorité de la catharsis vient simplement du fait de dire à beaucoup de monde d’aller se faire foutre. Et dire non. Dire non aux tournées à rallonge. Aucune somme ne sera suffisante. Nous avons atteint un point critique. Nous sommes la génération qui avons vu les autres générations de musiciens se tourner vers la drogue et les excès et nous coupons les mécanismes les ayant détruits. Et il y a tellement de personne qui ont mis fin à leurs jours. Nous avons donc la responsabilité d’en parler et d’en finir avec ce stigmate. »
Comme rapporté par Billboard, la Pama traite historiquement des questions de santé dans la musique classique mais James Blake s’est proposé afin de donner une résonnance plus grande à l’évènement. Ainsi Jennie Morton, membre de Pama, explique : « Il est vraiment concerné par le fait de donner ses informations à d’autres musiciens. Il est concerné par le fait que le point de vue des artistes est partagé dans toutes les discussions, que cela ne vienne pas seulement du corps médical de la santé et de la psychologie. »
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