C’est à l’heure du goûter qu’on retrouve Florent Marchet sur la scène du Chabada à Angers, à quelques encablures du château du roi René. Quatre mois après la sortie de son troisième album Courchevel, le Français est au beau milieu d’une grande tournée française de 120 dates. Une belle renaissance pour celui qui fut remercié […]
C’est à l’heure du goûter qu’on retrouve Florent Marchet sur la scène du Chabada à Angers, à quelques encablures du château du roi René. Quatre mois après la sortie de son troisième album Courchevel, le Français est au beau milieu d’une grande tournée française de 120 dates. Une belle renaissance pour celui qui fut remercié par sa maison de disques il y a trois ans, après l’échec commercial de sa pourtant fantastique symphonie sociale Rio Baril.
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« Pour Courchevel, j’ai pris mon temps, je me suis bien entouré, j’ai rencontré les bonnes personnes. »
Il en a profité pour monter son propre studio, Nodiva, et offrir ses services à La Fiancée ou à Axelle Red. Entouré de ses trois musiciens, avec qui il forme le Courchevel Orchestra, le chanteur répète ce vendredi après-midi pour le concert qu’il donnera le soir même, dans le cadre de la tournée du Fair.
Le public n’est pas encore là, mais la tenue est déjà soignée : écharpe en soie jaune, veste de dandy, coiffure de mods. Le décor l’est tout autant : une fausse tête d’ours polaire, mâchoire grande ouverte – celle-là même qu’on peut apercevoir sur la pochette du disque – jouxte la batterie. Un regret : la scène est trop petite pour que le groupe puisse y installer la peau de bête qu’il déroule au sol dès que l’espace le lui permet. Les amplis affichent de jolies teintes vintage, les guitares semblent sorties d’un studio des seventies. Florent tapote sur son clavier – un son de Wurlitzer, rond et rétro, s’échappe des enceintes.
« On avait commencé avec un vrai, mais c’est un instrument trop fragile pour être déplacé. Alors j’ai acheté ce clavier moderne qui en reproduit le son. Puis, avec l’éclairagiste, on l’a dissimulé dans un coffrage fait maison, inspiré du clavier de Ray Charles dans les années 50. »
Un vieux téléphone à cadran écru vient compléter le tableau – Florent s’en servira comme d’un micro quelques minutes plus tard.
« C’est l’équalisation générale qui est vachement médium, là » : les balances donnent souvent l’occasion d’entendre de jolis propos philosophiques. On n’a pas fait de solfège, mais on comprend que des soucis techniques assombrissent cette répétition générale. « De toute façon, on a eu que des merdes aujourd’hui : l’ingé son s’est fait piquer son sac, j’ai perdu les albums qu’on voulait vendre au merchandising. La bonne nouvelle, c’est que ça donne souvent de bons concerts. »
Une fois les lumières ajustées, Florent livre une version formidable de Benjamin, premier single de l’album, et enchaîne avec le glaçant Courchevel. Naturel, il affiche une aisance nouvelle, héritée de la tournée effectuée pour défendre son livre musical coécrit avec Arnaud Cathrine, Frère animal. Le dernier concert date d’il y a une semaine à peine.
« Avant, je pensais que je n’étais pas fait pour la scène. J’ai fait tellement de mauvais concerts. La tournée Frère animal m’a libéré, j’ai compris que je pouvais exister sur scène sans devoir défendre un album. »
La répétition dure presque une heure et demie et les choses s’améliorent niveau équalisation générale. « Les gens pensent souvent que monter sur scène est un acte narcissique. Je pense que c’est tout le contraire : il faut s’oublier pour que ce soit réussi. C’est comme dans un acte d’amour, c’est en s’abandonnant qu’on fait les meilleurs coups. » Un plus joli nom pour les balances : les préliminaires.
Johanna Seban
Concerts en tournée jusqu’en décembre.A Paris le 25 mars (Cigale, complet) et le 2 novembre (Casino de Paris)
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