Les Naive New Beaters – trio parisien dont le premier album Wallace vous a probablement fait chalouper du coccyx ces deux dernières années –, c’est le chanteur David Boring qui arrive le premier. Boring porte un blouson court, marron et matelassé, et ses cheveux sont encore humides : cela indique une prise de douche assez […]
Les Naive New Beaters – trio parisien dont le premier album Wallace vous a probablement fait chalouper du coccyx ces deux dernières années –, c’est le chanteur David Boring qui arrive le premier. Boring porte un blouson court, marron et matelassé, et ses cheveux sont encore humides : cela indique une prise de douche assez récente (l’hygiène n’est désormais plus incompatible avec le rock’n’roll, on est en droit de s’en réjouir).
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Nous sommes dans les locaux du label Cinq 7, près de la rue Oberkampf à Paris, qui accueille le groupe depuis ses débuts, et David Boring touille machinalement un café, les yeux dans le vide.
“J’arrive toujours le premier. C’est le professionnalisme à l’américaine. Plus ça avance et plus je suis tight là-dessus. Alors que les autres sont systématiquement en retard”, plaisante à moitié le jeune homme, avec cette pointe d’accent presque impossible à décrire : on y trouve un peu de Californie, quelque chose de l’Europe de l’Est, et un zeste de Madagascar (l’île, pas le film).
“Les deux autres”, comme dit Boring, c’est Eurobélix et Martin Luther BB King, qui s’occupent respectivement de la section rythmique et des guitares du groupe. Les trois ont rendez-vous pour une réunion stratégique relative à la sortie, le 24 septembre de leur deuxième album, le réjouissant La Onda – un disque d’excellente facture, qui emmène les Naive plus loin, et dont nous reparlerons dans les colonnes de ce journal. Martin Luther BB King et Eurobélix déboulent avec un retard syndical, mais l’union semble intacte. Les trois partenaires se saluent comme au premier jour, et après avoir attrapé un café, tout le monde se retrouve dans un environnement de travail moderne : PC, calculatrice solaire, feuille de papier, stylo à bille.
C’est devant un ordinateur de marque japonaise pas encore allumé que les compères résument la “charte du groupe”. Boring parle le premier :
“Par exemple, si tu envoies un mail et que tu mets ‘cordialement’ à la fin, ça n’est pas dans la charte. C’est une charte implicite mais assez cadrée, tout ce qu’on dit et fait au sein du groupe est bordé.”
Les deux autres semblent acquiescer. Les Naive New Beaters entendent aussi mettre en valeur, pour ce deuxième essai, la participation du producteur Renaud Letang, habitué des productions de Manu Chao, mais aussi artificier (avec le puissant Gonzales) du disque séminal de Katerine, Robots après tout. “Il a été ingé-son de Jean Michel Jarre, et il conduit des hélicoptères aussi, on doit dire que ce genre de détails nous a séduits”, précise Martin Luther BB King.
Puis l’ensemble du trio évoque la nécessité de conserver – sur la pochette du nouveau disque – le fameux logo gonflable “NNBS”, déjà présent sur Wallace. David Boring a un doute sur les nuages noirs qui ont été disposés au-dessus du logo, il trouve ça “trop dark”, comme disent les jeunes. Mais un compromis qui rappelle les plus belles heures de la Société des nations est rapidement trouvé. Quelle signification donner ensuite à La Onda, ce titre hérité de l’espagnol qui signifie littéralement “la vague” ? Le groupe n’a, pour le moment, pas d’explication concrète, et choisit de miser pour le moment sur ses cheveux sombres et fous pour justifier la connotation sinueuse et hispanisante posée sur l’album. Et pour ce qui est du look ? Les NNBS entendent-ils conserver ce look protomanouche qui a fait leur réputation à la ville comme à la scène ? “Cela fera l’objet d’une prochaine réunion”, s’entend-on répondre.
album La Onda, sortie le 24 septembre, concert le 16 octobre à Paris (Cigale)
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