C’était il y a à peine quatre ans, et pourtant, The Optimist, premier album de Turin Brakes, semble avoir été publié il y a des siècles, lors d’une ère complètement révolue, où les unes du NME se moquaient bien des rockeurs cravatés, leur préférant les bonnes bouilles d’artistes folk qui n’avaient jusqu’alors jamais eu envie […]
C’était il y a à peine quatre ans, et pourtant, The Optimist, premier album de Turin Brakes, semble avoir été publié il y a des siècles, lors d’une ère complètement révolue, où les unes du NME se moquaient bien des rockeurs cravatés, leur préférant les bonnes bouilles d’artistes folk qui n’avaient jusqu’alors jamais eu envie de faire panpan cucul à leurs guitares. A cette époque, les Turin Brakes se partagent discrètement les oscars des meilleurs espoirs du folk avec les trublions tout aussi sympathiques de Kings Of Convenience ou encore d’Alfie.
Le troisième album de Turin Brakes répond parfaitement aux critères du « bon ». JackInABox, c’est son nom, a été entièrement composé et enregistré dans une ancienne écurie reconvertie en studio d’enregistrement, situé quelque part à Brixton, banlieue populaire au sud de Londres. C’est donc au milieu de rues en briques, pleines de bus tout rouges, juste devant l’une des voies ferrées les plus empruntées de la capitale anglaise, dans un quartier où la pluie est souvent la meilleure amie de l’homme, que JackInABox a vu le jour.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça ne s’entend pas. JackInABox semble en effet avoir été conçu quelque part au soleil, dans un studio imaginaire où les musiciens seraient en tongs et les amplis branchés dans des hamacs. Pendant une heure, on y entend l’été, on y prend des coups de soleil, on se met des bobs. Ainsi, l’écoute de They Can’t Buy The Sunshine, premier morceau lumineux et groovy, pourrait faire office de séance de photothérapie ? son refrain groovy est doux comme un chichi tout chaud. Idem pour Last Clown, un des titres les plus réussis du groupe, où Turin Brakes dévoile une nouvelle facette de sa musique : sa mélodie sexy pourrait être interdite aux moins de 16 ans.
« Pour ce nouvel album, nous voulions faire quelque chose de très simple. Un disque agréable, hédoniste, direct, non conceptuel. L’album précédent était complètement expérimental, volontairement différent du premier. Nous avons depuis compris que la progression n’est pas forcément une fin en soi. Au contraire, nous avons préféré nous concentrer sur la musique que nous savons faire le mieux, qui est une musique assez simple. Nous avons ainsi l’impression d’avoir vraiment officialisé le son de Turin Brakes. » Et officiellement, la musique de Turin Brakes laisse entrer le soleil. Ça tombe bien, c’est l’été.