Elles s’appellent Meg, Alicia, Loretta, Alison. Il fait ça en groupe avec les White Stripes ou The Dead Weather, qui sortent un deuxième album. Il a aussi mis la main à celui de sa femme, la volcanique Karen Elson. Oh Jack!
« Pour moi, les vacances arrivent toujours par accident…”, explique Jack White dans un rire pressé. Certes, Jack, on veut bien te croire. Depuis la pause des White Stripes pour cause d’angoisse pathologique de sa comparse Meg, l’Américain n’a pas chômé : la productivité horaire globale des Etats-Unis, racontent certains économistes, a même gagné quelques décimales grâce à son seul stakhanovisme.
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[attachment id=298]Ces deux dernières années, il a ainsi mené de front des projets par poignées, engagé des participations tous azimuts, fait des duos à gogo ou prêté sa guitare à qui la demandait, produit suffisamment d’albums pour remplir les rayonnages d’un Wal-Mart à lui seul, sans parler de la création, à Nashville, de son propre studio (Third Man Studio) et de son label (Third Man Records).
La liste d’artistes aidés, produits, songwrités est longue comme le bras : l’ultraglamour Alicia Keys (Another Way to Die, affreux générique du James Bond – Quantum of Solace) ; la grande prêtresse country Loretta Lynn (l’album Van Lear Rose en 2004) ; la “première dame du rockabilly”, Wanda Jackson, avec un long format à venir cette année ; les quatre garçonnes pleines d’avenir The Black Belles ; Alison Mosshart, et les deux albums de The Dead Weather ; sa flamboyante femme Karen Elson; Brendan Benson au sein des Raconteurs. Cherchez l’erreur : les poils sur le torse de Brendan.
Humez la tendance générale : les capiteux effluves des parfums féminins car derrière les saillies phalliques de sa guitare, sous les violents coups de boutoir de sa mâle batterie, bat un petit coeur tout tendre : comme Spector ou Gainsbourg, Jack White est un homme à femmes. Un pygmalion, un lion tout court. Mais s’il est un prédateur, sa dentition est de mousse : à toutes les gazelles qu’il a aimées avant, à toutes celles qu’il aime maintenant, le rugissant offre une protection paternelle, un parrainage platiné, le cadre de l’épanouissement et de la liberté. Il redonne les crocs aux tigresses oubliées.
La plus hyène et la plus primordiale de toutes les muses dont il a croisé la route[attachment id=298] est sans doute Alison Mosshart, la très sexuelle madame des Kills, bombe rock absolue. “Il est intéressant de noter que nous venons tous les deux de duos constitués d’un garçon et d’une fille, explique White. Une formation à quatre, cela change totalement la dynamique. Alison avait besoin de se retrouver à la tête d’un véritable groupe. Ça la rend encore plus explosive. Je me souviens avoir montré le clip de Treat Me Like Your Mother à Jay-Z : en la voyant, il a été immédiatement emballé. Quiconque voit The Dead Weather sur scène ne peut regarder personne d’autre qu’Alison : aucun doute, c’est une star.”
Monté presque par accident après quelques jams impromptues entre Mosshart, White, Dean Fertita des Queens Of The Stone Age et Jack Lawrence des Raconteurs, The Dead Weather n’est pas le supergroupe que l’on se plaît souvent à présenter. The Dead Weather n’est même pas un groupe au sens propre mais un piédestal monté par le pygmalion pour sa galatée. Cette formation taillée sur mesure fait transpirer les sorcelleries charnelles d’Alison, que la formule parfois étriquée et répétitive des Kills avait fini par assécher.
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