Ces chansons, indociles et indomptables, refusent de se laisser étiqueter, enragées, pas rangées. Une monstrueuse section de cuivres sonne ici la charge, à peine épaulée par des beats souples et libres : les voix ne pèsent pas bien lourd face à ces ouragans et se réfugient, souvent, effrayées, dans le silence. Et pourtant, de Talib […]
Ces chansons, indociles et indomptables, refusent de se laisser étiqueter, enragées, pas rangées. Une monstrueuse section de cuivres sonne ici la charge, à peine épaulée par des beats souples et libres : les voix ne pèsent pas bien lourd face à ces ouragans et se réfugient, souvent, effrayées, dans le silence. Et pourtant, de Talib Kweli à Mike Ladd, les voix invitées par cette fanfare fiévreuse ne sont pas forcément connues pour leur frilosité.
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Ces Américains revendiquent les influences conjuguées de Maceo Parker et Nick Drake, Sufjan Stevens et Timbaland, Public Enemy et Johnny Cash, Tortoise et Fugazi Et ce qui pourrait ne produire ailleurs qu’un freak absurde, une plaisanterie génétique, se révèle ici d’une humanité, d’une chaleur et d’une sensiblerie miraculeuse.
Car même si les musiciens du Youngblood Brass Band mettent les traditions de La Nouvelle-Orléans, Cuba ou New York à feu et à sang, les prouesses physiques, la puissance athlétique de cette troupe de dératés ? à faire passer le Dirty Dozen Brass Band pour la fanfare municipale du village ? ne sont finalement que simple anecdote face à l’euphorie et la libération qu’autorisent ces March, Nuclear Summer ou Dead Man Stomping ? et on ne parle même pas ici des concerts, visiblement extatiques. Quelle joie de tenir un album qui aurait pu sortir aussi bien chez Blue Note, Warp, ECM, Anticon ou Dischord.
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