Le producteur danois offre une bande-son sombre et furieuse.
Anders Trentemøller aurait dû prévenir. Le producteur a froidement abandonné la somptueuse techno cotonneuse qui noyait son premier album, The Last Resort (2006), au profit du cinéma, dont les images nourrissent son successeur.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le noir et blanc de ses terres enneigées a laissé la place à un Cinémascope où le soleil perce parfois les nuages ; Trentemøller a réussi en un éclair à ouvrir de façon unique son univers à de larges influences.
Entre les deux, le Danois n’avait pas chômé et préparait sa mutation, remixant à tous les vents de la pop, comme récemment le Wrong de Depeche Mode. Sur sa compilation Harbour Boat Trips, qui imaginait une bande-son pour une balade à Copenhague, il offrait aussi un trip sous acide où Suicide, Caribou, Beach House ou The Brian Jonestown Massacre plombaient le même bateau.
Ici, Tide convoque le Badalamenti de David Lynch pour une étrangeté que n’aurait pas reniée Julee Cruise. Avec Silver Surfer, Ghost Rider, le multi-instrumentiste se plonge dans un film de Tarantino avec guitare fuzz et rythmique endiablée.
Plus lents, The Mash and the Fury ou Shades of Marble sont aussi torturés par une guitare vicieuse pour évoquer le meilleur d’UNKLE. Sur …Even Though You’re with Another Girl, c’est comme s’il inventait une créature électrique en forme de Mazzy Star, l’une de ses influences avouées. Un passage réussi du Docteur Jekyll de la techno en Docteur Folamour d’une pop électronique singulière et flippée.
{"type":"Banniere-Basse"}