Retrouvailles fertiles entre l’ex-guitare de Noir Désir et un oud venu du ciel. Critique.
L’un (Khaled AlJaramani) met à profit sa virtuosité à l’oud, riche de sa formation académique syrienne, pour croiser ceux qui refusent le carcan d’une tradition musicale particulière (tel son compatriote le chanteur Abed Azrié). L’autre (Serge Teyssot-Gay), après avoir contribué à l’une des pages les plus émotionnelles du rock français, décide de transférer son jeu vibratile vers un royaume inventé.
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Ainsi, la troisième et très riche levée des aventures d’Interzone n’est ni du rock, ni de la world-music, mais peut néanmoins revendiquer la tension du premier et la fantaisie poétique de la seconde. Le tourbillon hypnotique qui habite ces sept pièces, acoustiques ou électriques, tendues ou recueillies, se nourrit avant tout de cette liberté d’écoute (de l’autre) qui interdit toute prééminence mais valorise la complémentarité des talents et des sensibilités. Ici, la mort s’invite parfois, l’amour souvent, sur un tempo qui fuit le binaire mais réjouit l’imaginaire. C’est le free-rock pour grands espaces – l’aventure est au coin du rêve.
Christian Larrède
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