Depuis dix ans, Interpol s’est imposé comme l’un des groupes majeurs de la scène rock à tendance new wave. Trois ans après Antics, c’est toujours sur cette grande ligne verticale, sur cette hauteur vertigineuse que l’on retrouve Interpol, de retour avec Our Love to Admire, à découvrir avec le clip et le remix du single The Heinrich Maneuver.
Reflet d’une génération américaine désillusionnée, Interpol puise son inspiration dans la genèse de sa ville-mère, New York, ainsi que dans le pays natif de deux des quatre membres du groupe, l’Angleterre. Là où d’autres se seraient embourbés, Interpol a décidé de ne pas choisir son camp et se démarque ainsi, laissant le fantôme de Ian Curtis errer derrière la voix de Paul Banks et Les Pattinson (Echo & The Bunnymen) veiller sur les lignes de guitares linéaires et sourdes de Daniel Kessler. C’est ce mélange du sang anglais et du rêve américain qui fait d’Interpol un groupe libéré des carcans géographiques, capable de créer une musique novatrice et d’échafauder Our Love to Admire autour d’une sinueuse quête de perfection.
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L’album s’ouvre sur Pioneer To The Falls, ballade puissante sur laquelle le fascinant solo de guitare de Daniel Kessler accompagné d’une ligne de hautbois rappelle combien Interpol a réussi à se débarrasser du superflu pour arriver à une composition plus mûre et aboutie. Il est ensuite question de relations humaines, sur le très beau Heinrich Maneuver, Paul Banks demande avec aplomb à son ancienne compagne «How are things on the west coast ? », une séparation tant dans le texte que dans la composition musicale, alliant une mélodie pop efficace débordante de fraîcheur à une rupture typiquement américaine, chacun sur sa côte. Dans l’explicite No I In Threesome, Banks évoque une relation à trois sur fond de riffs de guitare amère, afin de «se donner une nouvelle chance» («give something new a try »). Vieillir oui, mais vieillir bien.
Le reste de l’album, quoique rondement mené, laisse un peu sur sa faim. Dans cette supposée quête de perfection, Interpol a laissé de côté les failles et les faiblesses qui avait fait de Turn On The Bright Lights un album si touchant de par ses convulsions avortées et ses envolées lunaires et a préféré se tourner du coté de la terre plutôt que vers le ciel.
Pour vous faire découvrir l’album, lesinrocks.com vous propose de regarder le clip étonnant du single The Heinrich Maneuver et le remix de ce même titre effectué par une pointure du dub, Scientist. Profitez-en également pour jouer à notre concours Interpol pour gagner des t-shirts du groupe.
Avec l’aimable autorisation de EMI
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