L’une des forces les plus magnétiques de l’underground suisse délivre un manifeste new-age et moderne.
De Oneohtrix Point Never à Chino Amobi en passant par mille producteurs SoundCloud aussi cheap qu’inspirés, un certain courant s’est distingué ces dernières années au sein du paysage electro.
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Qu’on lui colle l’étiquette “internet wave” ou n’importe quel hashtag plus ou moins ironique, on le reconnaît à son patchwork de culture pop et d’underground online, à son écriture parcellaire ultramoderne et au kaléidoscope synthétique et empathique qu’il pointe sur notre époque hyper technologique. Si tout ne vieillira pas très bien là-dedans, on profitera quand même de sa fraîcheur et de sa pertinence tant qu’il en est encore temps.
Repérée il y a dix ans en tant que Kate Wax sur les labels de club music Output ou Border Community, Aïsha Devi poursuit dans cette même veine, autant dans ses live cathartiques que sur ce deuxième lp. L’artiste suisse aux origines tibétaines et népalaises y applique cependant ses propres préceptes, énumérés dans une note d’intention en forme libre : forces énergétiques, dimensions parallèles, “spleen para-existentiel” – le tout en se défendant de faire un concept-album.
DNA Feelings emprunte donc aux codes épiques du gabber ou du r’n’b le plus dark pour étayer ses théories ésotériques et réveiller les kundalinis cachés dans nos clés USB.
Sur pièce, c’est un grand collage de ruptures, d’anticipations et de mélodies en suspens dans lequel on entre comme dans un trou noir numérique. Aïsha Devi a bien pris les rênes de la grande matrice virtuelle pour diffuser des mantras d’élévation spirituelle, et c’est beaucoup mieux qu’un tuto de yoga.
DNA Feelings – Houndstooth
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