Dix millions d’albums vendus n’ont rien changé au punk-rock têtu et jubilatoire de ces morveux. Nous pouvions les imaginer entrant en studio comme (d’autres montent à l’échafaud» avec la peur au ventre et le souci de rester dignes. Mais c’était donner à leur précédent Dookie plus d’importance qu’eux-mêmes ne lui en accordèrent – c’était oublier […]
Dix millions d’albums vendus n’ont rien changé au punk-rock têtu et jubilatoire de ces morveux.
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Nous pouvions les imaginer entrant en studio comme (d’autres montent à l’échafaud» avec la peur au ventre et le souci de rester dignes. Mais c’était donner à leur précédent Dookie plus d’importance qu’eux-mêmes ne lui en accordèrent – c’était oublier également ces 39/Smooth et Kerplunk, deux albums qui les virent grandir en douée dans leur banlieue de Berkeley. Dix mille disques vendus, au lieu des dix millions bradés à ce jour, eurent homologué la même victoire à leurs yeux. Leur victoire.
Celle de Gavroche et de tous les tireur de sonnette. La seule optique choisie, têtue, en retournant s’enfermer avec l’indéboulonnable Rob Cavallo n’admettait donc aucune once d’ouverture. Seule une affirmation de l’identité viscérale devait guider le boulot. Vive le statu(s) quo -et marche ou crève aux dix millions de gogos . De fait, Insomniac ressemble à Dookie, en plus intransigeant, en plus cursif. Pour un découpage identique en quatorze plages, Dookie durait trente-neuf minutes, Insomniac n’en accuse plus que trente-trois. Ebarbé de toute velléité mercantile, le power-punk de Green Day se concentre autour de ses assauts pop et de ses racines anglophiles tous azimuts, à savoir les Whode Who s next sur Panic song, le Clash de Black market sur Brat, les Buzzcocks sur No pride ou Stuart, les Ruts sur Brain stew, etc. Et lorsque l’empire américain contre-attaque, c’est toujours par le logique biais frontalier des Ramones ou des Real Kids. L’unique incursion dans les marges contigües vient étrangement du single Geek stink breath. Sorte de quitte où double aux accents seventies, ces deux minutes de mid-tempo heurté pourraient devenir leur Can the can (Suzy Quatro) ou Rock’n’roll (Gary Glitter), si le but platiné est atteint. Dans le cas contraire, l’aiguisé Armatage shanks se fera un plaisir de rectifier le tir avec les armes maison et des harmonies vocales affermies. Insomniac n’est pas à court d’arguments : la saga morveuse et sympathique perdure.
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