Les gredins sont l’un des plus atomiques groupes pop de la planète : ils nous offrent quatre morceaux en acoustique relachée lors d’une Inrocks Session #45 totalement roudoudou.
On les connaît, les groupes de lycée. Trois accords, deux idées, trois années d’existence, quelques gonzesses emballées, il faut bien, puis l’abandon, le renoncement, la carrière de banquier, ou de tourneur-fraiseur, ou de chômeur, [attachment id=298]comme papa. The Spinto Band fut un groupe de lycée. Un groupe de collégiens, même ; des gamins qui dans leurs plus tendres années enregistraient pour eux et leurs potes seulement, dans le secret de la cave parentale, entre deux épisodes des Simpsons et deux parties de Super Mario Bros, des petites chansons.
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Mais les Américains ne sont pas longtemps restés un groupe de collégiens, un groupe de lycéens –même une fois passés à la fac. Car The Spinto Band et sa culture teenage ultra-pop, The Spinto Band et son adolescence moyenne en banlieue de nulle part, a de l’or dans les têtes et de la sorcellerie dans les doigts. Leurs chansons sont de véritables petits trésors de pop marshmallow, sensible et ultraglue –quiconque a entendu ne serait-ce qu’une fois Oh Mandy, sur le précédent Nice & Nicely Done (2006), continue de le siffloter au moins deux fois par jour.
Adorés par la critiques, adulés par les fans, grandioses sur scène où ils pétaradent en bondissant dans tous les sens comme des insectes sous cocaïne, connus sans être connus en France car synchronisés sur une publicité, les gamins ont pourtant été parmi les plus tristes victimes collatérales de la crise du disque. Virés, licenciés, abandonnés en rase campagne bitumée. Mais pas sans idées, jamais sans ressources : ils reviennent frais et remontés comme des coucous atomiques, avec la suite de Nice & Nicely Done. Un Moonwink dans sa grande lignée : rutilant et superballe, plein de petits tubes nitroglycérinés, de petits charmes immédiats, de chansons toujours plus complexes que leurs atours pop ne le laissent penser. Moonwink est ce genre d’album qui colle une banane à durée indéfinie sur les visages les plus tristes, c’est un deuxième soleil pour les jours où le premier peine à percer, c’est un bonbon acidulé aux propriétés hilarantes, de la sérotonine en poudre en cas d’urgence. C’est l’album d’un groupe qui n’a pas, dans la tornade, abdiqué sa prétention immense à rendre le monde pleinement, définitivement, heureux -il suffit du carton d’un single, d’un unique single parmi la grosse poignée que comporte Moonwink (Summer Grof, Pumpkins & Paisley, Later On en sont les sommets colorés) pour que l’humanité retrouve sa joie. Intacte.
De passage à Paris pour un concert à la Maroquinerie, le groupe nous a offert quelques morceaux, à la cool et au débotté, entre deux balances, assis sur les marches de la salle, sans rebonds mais avec plein de diamants -notamment une belle reprise du classique Brazil.
The Cat’s Pajamas
Brazil
Réalisation : Alexandre Buisson
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