L’épatant Patrick Watson et son piano rêveur vous emmenent très près du paradis avec notre nouvelle session live en vidéo.
« Les deux compositeurs de ma vie sont Claude Debussy et Erik Satie. Je me sens chez moi lorsque je viens en France. » De fait, Patrick Watson est le bienvenu ici, où son album Close to Paradise sort enfin, un an après avoir apporté une nouvelle pierre conséquente à cet impressionnant édifice qu’est la musique canadienne contemporaine. Patrick Watson n’est d’ailleurs pas venu seul dans notre pays mais accompagné de Simon Angell, son alter ego depuis leur enfance commune à Hudson, Québec, et autre membre de ce quatuor à l’identité trompeuse. Patrick Watson est donc un groupe dont Patrick Watson (piano, orgue et chant) n’est que l’un des quatre points cardinaux.
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L’écoute soutenue de Close to Paradise, mais surtout l’incroyable fluidité de leurs échanges sur scène, où leur ballet prodigieux laisse généralement le public sans voix, les yeux et l’âme écarquillés, en fournissent autant de preuves. Le tout-à-l’ego désuet et pénible du rock’n’roll depuis la nuit des temps n’a donc aucun adepte dans ce grand forum égalitaire et échangiste qu’est la scène montréalaise – de A Silver Mt. Zion à Arcade Fire en passant par leurs proches cousins de The Besnard Lakes – dont Patrick Watson constitue une nouvelle et sensationnelle émanation.
L’indice le plus parlant de cette démarche multipiste, on le trouvera dans les origines du groupe, qui ne devait être au départ qu’un projet éphémère destiné à mettre en musique les images subaquatiques de la photographe Brigitte Henry. En 2001, ce soundtrack expérimental, Waterproof9, qui n’est jamais parvenu jusqu’ici – pas plus que leur véritable premier album, Just Another Ordinary Day en 2003 –, soudera finalement les quatre musiciens qui s’étaient auparavant agglomérés à l’université de musique pour jouer du jazz, qui est leur seconde langue maternelle après le classique. Watson et Angell ont même fait partie un temps d’un groupe de ska (!), autant de chemins détournés, de revirements et d’impasses qui conduisent aujourd’hui à la musique mouvante, savante mais finalement limpide, de Close to Paradise. Erik Satie, il y a cent dix ans exactement, composait une pièce pour piano intitulée Prélude de la porte héroïque du ciel. Une autre façon de dire Close to Paradise. Elémentaire, mon cher Watson.
Rencontré un peu avant le début de l’été à Paris, nous n’avons pas pu résister à l’envie de mettre ce charmant garçon devant un piano, et de mettre dans les mains de son camarade Angell une guitare. Le résultat, dûment capté par nos caméras, est à découvrir aujourd’hui dans notre dixième Inrocks Session et devrait largement mettre l’eau à la bouche des mélomanes, avant le retour du groupe (au complet cette fois ci) au festival Les Inrocks Motorola, à Paris (la Boule Noire) le 10 novembre prochain.
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