La rencontre se fait en mars 2005, dans un studio parisien proche de l’Odéon. L’enregistrement se déroule alors comme un vrai moment de plénitude : les Belmondo sont là avec leurs musiciens et Yusef Lateef est assis dans un coin, vêtu d’une longue tunique grise, un keffieh autour du cou, ses instruments à ses pieds. […]
La rencontre se fait en mars 2005, dans un studio parisien proche de l’Odéon. L’enregistrement se déroule alors comme un vrai moment de plénitude : les Belmondo sont là avec leurs musiciens et Yusef Lateef est assis dans un coin, vêtu d’une longue tunique grise, un keffieh autour du cou, ses instruments à ses pieds. Pas une note de trop, pas un son qui manque : tout cela sonne et se déroule réellement à la manière d’une séance d’enregistrement d’un disque Blue Note ou Prestige. Le résultat donne lieu à un double album, composé pour moitié de morceaux de Yusef Lateef et pour moitié de thèmes chers aux Belmondo. Surtout, l’ensemble est d’une fluidité exemplaire, d’une beauté sidérante, décuplée par le jeu tour à tour délicat, puissant, rugueux de Yusef Lateef, mais aussi par la maîtrise exemplaire des arrangements de Lionel Belmondo (et de son complice Christophe Dal Sasso).
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A priori exemplaire de classicisme et de maîtrise, Influence se dévoile surtout comme empli de belles ambivalences stylistiques et esthétiques, parvenant avec beaucoup d’élégance à créer une passerelle très fluide entre les genres et les époques. On est là tout à la fois dans les années 2000 et les années 1950, le jazz et la liturgie, Coltrane et Debussy. Irrésolu, ce disque avance ainsi masqué et caché derrière une formule (l’hommage des élèves français au maître américain) qui prend, au fil des écoutes, des atours de collision entre deux mondes, de télescopage doucement extatique.
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