Comme des ethnologues qui distingueraient civilisations “chaudes” (donc ouvertes vers l’extérieur) et “froides” (en gros : repliées sur elles-mêmes), transposons cet axiome d’école à la musique de jeunes. Dans la catégorie des musiques chaudes, nous trouverions alors pêle-mêle rythmes souriants, gaieté bêtasse et chant à pleins poumons. Les musiques froides, par contre, nous riveraient calmement […]
Comme des ethnologues qui distingueraient civilisations « chaudes » (donc ouvertes vers l’extérieur) et « froides » (en gros : repliées sur elles-mêmes), transposons cet axiome d’école à la musique de jeunes. Dans la catégorie des musiques chaudes, nous trouverions alors pêle-mêle rythmes souriants, gaieté bêtasse et chant à pleins poumons. Les musiques froides, par contre, nous riveraient calmement à la mélancolie du quotidien : voix neurasthéniques, fascinante résignation à vivre dans l’isolement et à s’y complaire. C’est évidemment en terres glaciales qu’est née la pop des Telstar Ponies, avec un gros anorak et un bonnet de laine.
Ici (du côté de Glasgow), un ex-Teenage Fanclub et un évadé de 18 Wheeler assurent la caution mélodique avec brio. On ne rigole pas une seconde le long de cet In the space of a few minutes, car là n’est pas le propos. On nagerait plutôt en eau stagnante, bercé au ralenti par la lourdeur des guitares et les percées quasi statiques du chant. Quelque part entre des Boo Radleys sous Valium et les échos traînants de Big Star, dans un de ces pays glacials où l’on déniche les plus précieux trésors sonores : nul besoin d’aller chercher sous d’exotiques tropiques, aussi tristes soient-ils.
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Sylvain Chauveau
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