Compagnon de route de Nick Cave, James Johnston, leader du groupe londonien Gallon Drunk, n’en subit jamais l’ombre portée. Flamboyants comme jamais, ces métallos du rockabilly repartent au casse-pipe de fête foraine, après le détour de leur contremaître du côté des Bad Seeds. Ecrit et enregistré en même temps qu’une longue tournée européenne, ce quatrième […]
Compagnon de route de Nick Cave, James Johnston, leader du groupe londonien Gallon Drunk, n’en subit jamais l’ombre portée. Flamboyants comme jamais, ces métallos du rockabilly repartent au casse-pipe de fête foraine, après le détour de leur contremaître du côté des Bad Seeds. Ecrit et enregistré en même temps qu’une longue tournée européenne, ce quatrième album s’en ressent logiquement : le chaos du bitume, le whisky de contrebande et la sueur des vilains bouges figurent tous au générique. Chaque musicien s’évertue ici à faire baver son instrument (des cuivres rouillés, une batterie, un orgue et des guitares) jusqu’à la dernière goutte, Johnston fournissant en particulier une fièvre sale sur elle et des textes hantés qui apportent sa force diabolique au groupe. Sans lâcher une once de sa sauvagerie si caractéristique, Gallon Drunk réussit même cette fois à allier l’utile à l’agréable : l’utile pour transpirer à s’en tordre les boyaux, l’agréable pour se laisser doucement pénétrer par la chaleur moite de la nuit. Parfois lugubre et sombre, le groupe ne s’embourbe pourtant jamais, s’en sortant toujours la tête haute sur les rythmes rompus d’une batterie étonnamment funky ou d’un orgue volé aux sixties. Bêtes de concerts, exhibitionnistes de leurs sons érectifs, les membres de Gallon Drunk confirment avec In the long still night qu’ils sont aussi les maîtres de cet art discret qui consiste à distiller sur disque un élixir musical au flacon brut mais à l’ivresse tenace.
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