L’histoire et l’ordre alphabétique font parfois bien les choses. Sur nos étagères, les albums de Big Star sont soigneusement rangés quelque part entre les Beatles et les Byrds. Dans la vie, c’est un peu la même chose, les enfants de Memphis ayant grandi, après la British Invasion, à mi-chemin entre l’Angleterre pop des premiers et […]
L’histoire et l’ordre alphabétique font parfois bien les choses. Sur nos étagères, les albums de Big Star sont soigneusement rangés quelque part entre les Beatles et les Byrds. Dans la vie, c’est un peu la même chose, les enfants de Memphis ayant grandi, après la British Invasion, à mi-chemin entre l’Angleterre pop des premiers et la Californie folk des seconds.
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Mais l’histoire a failli faire une grosse bêtise : il aura fallu attendre vingt-sept ans et l’automne 2005 pour qu’Alex Chilton se décide à offrir un successeur à son dernier Third/Sister Lovers ? la même saison choisie par Katrina pour dévaster la Louisiane et faire disparaître, pendant quelques jours, le chanteur (ce dernier résidant depuis 1982 à la Nouvelle-Orléans, où il exerce notamment l’activité de bûcheron).
C’est donc peut-être pour avoir passé les deux dernières décennies à toucher du bois qu’Alex Chilton, abonné à l’infortune pendant les quatre années qu’a duré l’histoire de son groupe ? faite d’échecs commerciaux et de grabuge entre ses membres ?, a enfin eu droit à un peu de chance. Sorti sain et sauf du cyclone, il peut donc aujourd’hui présenter In Space, nouvel album sympathique de Big Star, dont l’essentiel des compositions rappelle les titres pop et heureux des débuts du groupe (ceux de Radio City surtout, réalisé en 1974).
Alex Chilton délaisse pour l’occasion ? et c’est plutôt une bonne nouvelle ? la casquette de chanteur un tantinet trop blues qu’il portait ces dernières années dans ses albums solo et offre un agréable recueil de power-pop, qui rappelle autant les idoles du groupe (Beach Boys sur Turn My Back on the Sun) que les descendants qu’on lui a ensuite attribués : Teenage Fanclub sur Lady Sweet, The Shins sur Best Chance We ve Ever Had, et R.E.M. un peu partout. On y retrouve d’ailleurs le Posies Ken Stringfellow, récemment aperçu aux côtés de Michael Stipe.
Au final, l’ensemble s’écoute sans grand émoi mais avec plaisir, car si l’espace évoqué aujourd’hui par Chilton reste à quelques années-lumière de la galaxie racontée par son ex-guitariste Chris Bell (le divin I Am the Cosmos), il n’en demeure pas moins empli de petites étoiles qu’il fait bon avoir à portée d’oreille les soirs d’octobre.
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