Après Serge & Jane ou Lee & Nancy, le couple salace reste de saison.
L’éternel fantasme Lee & Nancy – variante américaine et moustachu/ Barbie de notre Serge & Jane – qui pimente l’imaginaire des duos mixtes depuis des décennies risque bien de connaître une inflation galopante depuis que Hazlewood a rejoint Gainsbourg au bar de l’hôtel Terminus. Ce premier album du duo de Seattle Arthur & Yu propose encore une aimable déclinaison (barbu/brunette cette fois) de cette marque déposée, sans jamais tomber néanmoins dans la caricature de l’ours et de la poupée en prenant souvent le parti de juxtaposer les voix au lieu de dialoguer.
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Ça donne In Camera, album enregistré sous la couette, empli de ces petites chansons calfeutrées qui s’embrument en chemin d’un léger voilage Velvet pour suggérer des dangers qui n’ont sans doute pas de raison d’être. C’est pas toujours bouleversant, jamais révolutionnaire (ces guitares mollement country,
ce tambourin, ce xylophone… on les a déjà croisés mille fois) mais il en va des duos comme des couples : ils vivent à peu près tous la même chose mais ont tous la même certitude d’être uniques.
Entrer dans ce genre d’album possède toujours cet intérêt voyeur de regarder par le trou de la serrure, de reluquer des chansons qui sont d’abord des accouplements égoïstes, des étreintes… Dommage que la voix de Grant Olsen (Arthur) suggère moins de paradis intimes que celle de la piquante Sonya Westcott (Yu), faisant au final plus volontiers sonner l’ensemble comme du Go-Betweens franchement anachronique plutôt que du Lee & Nancy éternel. Un coup d’essai, mais pour les coups de reins, il faudra songer à aller voir ailleurs.
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