Petit label culte empreint de folklore britannique, Ghost Box fête ses dix ans. Critique.
Au milieu des années 2000, un débat de nerds animait l’élite de la presse anglophone type Wire autour de la notion d’“hantologie”, un courant musical inspiré d’un passé magnifié et souvent basé sur de vieux enregistrements. Beaucoup d’encre avait donc été versée au sujet de Ghost Box, label incorrigiblement nostalgique qui a pour ainsi dire engendré l’appellation.
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Compilation couronnant les 10 ans de l’entité, In a Moment… pointe un kaléidoscope sur son irréprochable catalogue et capture un univers mythologique amoureusement fabriqué dans un esprit “vrai-faux vintage”. Au fil de ce patchwork fait de récup ou de matériel original, on rencontre de la library music, des pastiches psych-rock, de la synth-music pastorale, des jingles télévisuels imaginaires ou de l’electro-pop de poche chantée par John Foxx.
Un patrimoine mi-réel, mi-imaginaire, et surtout très anglais
Le patrimoine auquel se réfère Ghost Box est mi-réel, mi-imaginaire, mais surtout très anglais. C’est celui de l’atelier de création radiophonique de la BBC, des films d’horreur païens comme The Wicker Man, des “public information films” diffusés pour la sécurité des citoyens, ou d’obscures bandes-son chinées dans les cartons des 60’s et des 70’s.
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A qui ne partagerait pas ces références, Ghost Box inspirera quand même une étrange familiarité, comme celle d’une mémoire qu’on ne savait pas posséder. Formellement, les artistes phare du label comme The Advisory Circle ou Pye Corner Audio rappellent les passages les plus bucoliques d’Air ou de Broadcast, et ce n’est pas un hasard si Julian House, l’un de ses fondateurs, a designé les pochettes de ces derniers.
Mais l’analogie la plus fidèle serait celle d’un Boards Of Canada qui aurait fait la bande-son des impayables Messages à caractère informatif ou du musée de la Locomotive dans une bourgade des Cornouailles.
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