Des chansons qui voient bien, du Puy-de-Dôme, les Appalaches.
Des points d’interrogation que sème le premier album de St Augustine, le premier a trait à un chant hors-norme. Chez ce disciple de Dylan – son nom vient d’un titre de John Wesley Harding – cohabitent en effet un cousin clermontois de Karen Dalton et un émule de Jude. Etre capable d’ainsi passer du registre de la caresse tremblée (Polar Bears) à celui du décollage à la verticale (Kidney) constitue en soi un exploit, que mettent en valeur des chansons d’élite.
Car si Derek Delano, son complice de l’écurie Kütu Folk, a su porter à un suprême degré de raffinement l’art du murmure, St Augustine fait crânement tomber les murs. Pas de place chez lui pour un folk furtif ou confidentiel – c’est à perte de vue que s’étendent ses refrains, nourris au grand air de la Chaîne des Puys comme aux plus majestueux airs de la pop sixties. En présentant la guitare du Donovan beatnik aux intros panoramiques de Phil Spector (Rainy Country) et en faisant dialoguer banjo appalachien et violoncelle victorien, St Augustine récolte les fruits exquis de décennies d’horticulture musicale anglo-américaine.
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