Ce disque a la mémoire longue, mais la nostalgie n’est pas un rhumatisme : elle ne l’empêche pas de danser. Ce disque se souvient comment la new-wave s’est retrouvée, toute conne avec son air ténébreux, sur un dance-floor new-yorkais : elle ne pouvait décemment que succomber aux assauts bestiaux et pourtant sensuels des beats. “My […]
Ce disque a la mémoire longue, mais la nostalgie n’est pas un rhumatisme : elle ne l’empêche pas de danser. Ce disque se souvient comment la new-wave s’est retrouvée, toute conne avec son air ténébreux, sur un dance-floor new-yorkais : elle ne pouvait décemment que succomber aux assauts bestiaux et pourtant sensuels des beats. « My body can’t ignore the beat« , jure ici et là cet album, variation autour d’un thème hédoniste proposé par le créateur de mode Jean Touitou, son fidèle metteur en son Bill Laswell et l’agitateur sonique-comique Francis Van Litsenborgh. Ce disque se souvient d’une époque bénie, le début des années 80, quand New York et l’Europe inauguraient un pont à double sens : le Tom Tom Club rappait en français, Bambaataa samplait Kraftwerk, New Order découvrait l’electro sur le dance-floor de la Fun House, Clash jouait avec Futura 2000, ESG signait chez les Mancuniens de Factory et les Bush Tetras jouaient en direct sur France Inter, déjà chez Lenoir Ce disque se souvient de l’époque où nos pardessus noirs perdirent leur imperméabilité : le disco entrait en nous, insidieusement, porté par Kurtis Blow ou A Certain Ratio. On avait trop posé sur le bord du dance-floor : les corps ne pouvaient plus ignorer le beat.
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