Entre acide et sucre, le premier album en dents de scie de la Cendrillon du rap. Critique et écoute.
« Je suis une rappeuse 3.0, le fruit de l’évolution du genre.” A l’heure où, dixit l’intéressée, “le hip-hop n’en est plus à une mutation près, après des années d’hybridation”, la guerre des gangs n’aura pas lieu entre la blonde australienne et sa rivale en titre, Azealia Banks.
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Une outsider attendue
L’autre Azalea – Iggy de son prénom, 1,78 m sous la toise, des mensurations de Vénus hottentote – a donc le champ libre et taille la route, après avoir copieusement rongé son frein ou enchaîné les galops d’essai qui ont fait d’elle une attendue outsider – à commencer par l’impeccable single Work et son clip humoristico-trash. Outre une parodie de fellation et un minishort jaune canari, Iggy s’y faisait remarquer par son flow à la mitraillette et son attitude très “who’s the boss”.
Moins couillu sur la longueur, The New Classic, dès les premières mesures de l’introductif Walk the Line, transforme son auteur en pendant féminin d’Eminem, en mode grosse fonceuse, plus teignasse que bitch, le côté couineur nombriliste en moins.
Noyade dans l’éclectisme
Iggy n’étant jamais aussi inspirée que lorsqu’elle choisit de raconter sa vie, qui l’a vue mordre la poussière, l’inquiétant et austère Impossible Is Nothing, le très remonté Goddess ou ce Fuck Love qui rappelle la production historique de N.E.R.D. valent de l’or.
Sur le versant opposé, le trop accessible 100, le chimique Black Widow ou un Don’t Need Y’all sans mordant diluent le propos d’un album à la production parfois trop clinquante : son répertoire n’avait pas besoin de ce genre de procédé cosmétique d’habitude réservé aux bagnoles volées.
Si l’ensemble brasse trop large et peut manquer de concision, il a le mérite de dresser le portrait d’une “hard workeuse” qui en a sous le capot. A suivre, donc.
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