On voit fatalement un hommage à Roy Orbison, le plus bel amant qu’ait connu la mélancolie, dans le titre de cette compilation qui fait elle aussi rimer “Only” et “Lonely”. Ici, une élite du songwriting country brûlée ou folk patraque (Red House Painters, Jesse Sykes, Laura Veirs) chante l’amour mais les happy-endings se noient dans […]
On voit fatalement un hommage à Roy Orbison, le plus bel amant qu’ait connu la mélancolie, dans le titre de cette compilation qui fait elle aussi rimer « Only » et « Lonely ». Ici, une élite du songwriting country brûlée ou folk patraque (Red House Painters, Jesse Sykes, Laura Veirs) chante l’amour mais les happy-endings se noient dans le jus de boudin. Car c’est au sous-titre de ce recueil qu’il faut se fier : Chansons d’amour, complaintes et cœurs brisés du XXIe siècle« .
Côté Hôtel des Cœurs Brisés, effectivement, If Only You Were Lonely est un palace, avec une barre de bois pour canassons épuisés, des feux de camp pour ne plus avoir peur la nuit et des alcools sans pedigree pour noyer son chagrin. Se crée alors une étrange réaction physique : ces love-songs perturbées devraient entraîner vers le fond, elles propulsent au contraire vers la joie. Car de Fred Neil ou Townes Van Zandt, ces Américains ou Anglais ont tous retenu de délicates leçons de mise en scène, un veto à tout misérabilisme. Même éreintées, même fauchées, ces chansons s’habillent en dimanche pour monter sur scène, affichant une dignité, une élégance immaculées. Si vous avez offert cette compilation d’amour pour la Saint-Valentin et que vous avez été traité de rabat-joie, troquez votre amour pour un cheval solitaire des Great Smoky Mountains.