Identité en crescendo

A la question Y a-t-il une vie après le hip-hop français ??, c’est Rocé qui nous apporte aujourd’hui la plus convaincante des réponses, avec son deuxième album Identité en crescendo. Activiste de la scène hip-hop depuis les années 90, révélé en 2001 par Top départ ? un excellent premier album produit, entre autres, par DJ Mehdi ?, Rocé est resté dans l’ombre ces cinq dernières années avec l’idée fixe de se réinventer autour d’un micro.
Fatigué du rap, il s’est alors réfugié dans le free-jazz, découvrant dans le désordre Ornette Coleman, Albert Ayler, Cecil Taylor, ou encore Archie Shepp.

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Pendant ces années d’absence, Rocé a donc peaufiné, en compagnie de Djohar, étudiante en philosophie devenue sa muse, des textes qui pourraient s’inscrire sur des boucles de free-jazz. Et Rocé ne s’est pas contenté de ces simples boucles. Il est même allé, une fois ses textes prêts et affinés, chercher jusque dans son refuge parisien l’immense saxophoniste américain Archie Shepp, figure tutélaire du free-jazz, qui a accepté de jouer sur deux titres du disque (le très beau Seul, et Identité en crescendo, morceau-titre de l’album). Le très rare trompettiste français Jacques Coursil a lui aussi accepté d’emmener son instrument sur un des morceaux de Rocé, L’Un et le Multiple.

Au total, Identité en crescendo est un formidable carrefour d’influences, au milieu duquel Rocé assure une circulation fluide, distribuant les coups de façon indirecte, avec une élégance qui honore l’école du micro français (écoutez notamment Aux nomades de l’intérieur qui vous collera une bonne chair de poule). Loin du troupeau, mais bien campé sur ses convictions, Rocé sera sur la scène du festival Sons d’Hiver en compagnie d’Archie Shepp