Emporté par un cancer fin mars, Ian Dury était l’un des personnages les plus hauts en couleur et attachants du rock anglais, joyeux trublion devenu chanteur par dépit et auteur de l’hymne punk et new-wave par erreur : Sex & drugs & rock & roll.
Fin 98, ce chroniqueur ultrafin de la vie anglaise nous avait longuement parlé de sa carrière dans un entretien resté jusqu’ici inédit : un foutoir jonché de malentendus et de malentendants, de maladies graves et de groove malade.
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Quelques semaines avant cette interview, réalisée fin 98, l’Angleterre avait déjà appris la mort de Ian Dury. Cet âne bâté de Bob Geldof l’avait annoncée par erreur un soir sur l’antenne de la BBC : l’auteur de Sex & drugs & rock & roll était mort du cancer dont on le savait atteint depuis plusieurs mois. L’énormissime bourde fut réparée quelques heures plus tard, mais déjà trop tard : elle avait fait le tour de la planète et attristé profondément tous ceux qui tiennent le leader cockney des Blockheads pour l’une des figures attachantes des alentours du punk. Et accessoirement pour l’auteur d’un classique truculent et funky : New boots and panties.
Ian Dury n’est donc pas mort cette fois-là, il a même publié dans la foulée un nouvel album, Mr. Love pants, son premier depuis des lustres avec The Blockheads, et donné une série de concerts. C’est à cette occasion qu’on l’avait rencontré, un samedi matin de décembre où le thermomètre avait refusé de se lever.
On s’apprêtait à faire face à un moribond, un vieillard précoce, usé par la maladie et offrant son dernier tour de piste au fond d’un hôtel capitonné, on l’avait trouvé en grande forme, en plein air, ventilant sa canne tel un twirling baton pour épater le photographe, bravant la frisquaille, dispersant les bons mots comme d’autres les bourre-pifs, laissant ponctuellement tonner ce fameux rire d’ogre doux que l’on entend parfois sur ses disques. Parlons-en des disques ! A part New boots and panties, il savait bien, Dury, et c’était là tout son drame, que le reste serait bientôt réduit en cendres avec les derniers souvenirs des anciens combattants de l’époque. Il avait même racheté récemment tous les droits de ses premiers albums, au plus bas de leur cote, histoire d’en tirer les dernières bouffées. Il était fier de montrer les rééditions toutes neuves de New boots… (1977), le méconnu et formidable Do it yourself (1979) et le bâtard Laughter (1980), se moquait tendrement de Costello, vieux complice des années Stiff Records qui avait su mieux gérer sa carrière et venait d’enregistrer un disque avec Burt Bacharach (« Ah ah, Burt Bacharach, ma mère avait ses disques », persiflait- t-il, plus égrillard qu’aigri). Séparé des « demeurés » (The Blockheads) depuis l’aube des années 80, Dury reconnaissait y avoir laissé au passage pas mal de l’aspérité qui faisait son génie. Les albums Lord Upmister en 1981 (avec Sly & Robbie, d’où ne surnageait guère que le poignant single Spasticus autisticus) et 4000 weeks holiday (1984) se perdirent dans la vase(line) de ces années où nous avions, avouons-le, d’autres chats dans la gorge à fouetter. On l’avait alors préféré au cinéma (Pirates de Polanski, entre autres) ou dans la touchante évocation à la Dickens de l’Angleterre urbaine pour la comédie musicale Apples, montée en 89 dans le prestigieux Royal Court Theatre de Chelsea. En changeant d’univers, déraciné du milieu des pub-rockeux bas du front, il était enfin reconnu comme un auteur, un acteur, une présence, un « character ». L’histoire ne retiendra peut-être que l’hymne mal compris et possiblement éternel Sex & drugs & rock & roll et ce summum de non-sens disco désarticulé qu’est Hit me with your rhythm stick, alors que Dury est sans doute, à mi-chemin de Ray Davies et de Madness, l’un des chroniqueurs qui aura le plus compté dans l’histoire du rock anglais. Comme ses chansons rugueuses en surface et rigoureuses en dedans, il n’était qu’en apparence une bête de foire au verbe graveleux et à la plastique massive. C’était au contraire un homme fin et cultivé, un professeur d’art et un peintre devenu chanteur de pub-rock par dépit, sur le tard, puis enrôlé dans la caravane punk par hasard, en traînant la patte. Il aimait le reggae, le jazz, la déconne, les femmes, la gnole, considérait l’art de peindre comme supérieur à toute autre forme d’expression et notamment à la chanson, qu’il jugeait mineure à commencer par les siennes. Il nous rappelait beaucoup Gainsbourg.
Quand on a appris sa mort pour la seconde fois, le lundi 27 mars, on savait qu’il ne s’agissait malheureusement pas d’une nouvelle gaffe du saint patron des Ethiopiens. Ian Dury avait 57 ans.
Vous enregistrez pour la première fois depuis sept ans avec The Blockheads. Qu’est-ce qui a motivé ces retrouvailles avec le groupe ?
Ian Dury J’avais décidé de refaire un album avec The Blockheads il y a déjà quatre ou cinq ans. Nous n’avons jamais vraiment dissout le groupe, mais nous avions arrêté de nous y consacrer à plein temps. Pendant toutes ces années, notre opinion sur nous-mêmes n’a jamais déviée : nous nous considérons tou- jours comme l’un des meilleurs groupes funks britanniques de l’histoire. Il y a eu Average White Band et nous. Cette confiance est toujours là, elle fait partie du jeu, c’est elle qui nous pousse à continuer. Pendant quatre ans, je me suis consacré à l’écriture des chansons, j’en ai écrit une soixantaine, j’ai toujours massacré une grande partie de mon travail pour ne conserver que le meilleur. Si New boots and panties est aujourd’hui consi-déré comme un classique, c’est parce que j’ai écarté les deux tiers des chansons que j’avais écrites à l’époque. J’aime assez le mot « logorrhée », la diarrhée verbale, ça fait pour moi partie intégrante du processus d’écriture. J’écris des tonnes de choses pendant des mois et j’éprouve un réel plaisir à faire un tri le moment venu.
Cela vous excite-t-il encore de faire du rock, de monter sur scène ?
J’ai toujours comparé la carrière d’un artiste à celle d’un boxeur. Mohamed Ali aurait dû arrêter la boxe dix ans plus tôt, et pourtant il a continué jusqu’au moment où il n’en pouvait vraiment plus, sans doute parce qu’être un boxeur est la chose la plus excitante au monde. Je me suis retiré assez longtemps pour apprécier à nouveau de me retrouver sur scène avec les autres et de m’amuser. Nous avons enregistré le nouvel album à nos frais, nous ne devons rien à personne, alors que dans les années 80 et jusqu’à une période récente, la musique était devenue pour moi une corvée. J’ai heureusement pu faire d’autres choses, j’ai tourné comme acteur dans une vingtaine de films et de téléfilms, j’ai été invité par le Royal Court Theatre pour écrire une comédie musicale, Apples, je me suis engagé aux côtés de l’Unicef autant d’activités qui m’ont évité de passer pour un pauvre loser aux yeux des gens. Tout le monde pensait que j’avais choisi délibérément de changer de carrière, on trouvait ça très courageux, alors qu’en réalité je n’avais pas le choix : je n’étais plus en mesure d’enregistrer un disque. Personne ne me le demandait, d’ailleurs. J’ai l’habitude de ce genre de situation. Si nous avons arrêté The Blockheads au début des années 80, c’est avant tout pour des raisons financières. Notre succès en Europe n’était pas énorme et les Etats-Unis ne semblaient pas s’intéresser à nous. Entretenir un groupe de sept personnes quand il n’y a pas de rentrée d’argent, c’est forcément courir à la catastrophe. Notre notoriété a toujours été plus importante que nos ventes.
Vous avez commencé la musique tardivement, presque par hasard. Vous êtes-vous toujours considéré comme étranger à ce monde ?
Absolument ! Mon premier amour, c’était la peinture. Mes héros de jeunesse étaient tous des peintres. Le rock’n’roll way of life ne m’intéressait pas du tout et la personnalité des rock-stars encore moins. J’adorais Gene Vincent pour son allure et sa voix, mais c’était un type avec assez peu d’étoffe. Elvis ressemblait à un hamburger sur pattes et sa vie de con ne m’impressionnait pas du tout. J’avais beaucoup plus d’affection pour Billy Furry, sans doute le meilleur rocker que nous ayons eu en Angleterre, bien plus intéressant que votre Johnny Hallyday (rires)… La vie des peintres, elle, était bien plus fascinante à mes yeux, beaucoup plus sulfureuse aussi. Pendant l’explosion de la pop- music en Angleterre, à la fin des années 60, j’étais professeur dans une école d’art. C’était plutôt une bonne chose parce que je détestais la pop, je ne pouvais pas saquer les Beatles et tout le carnaval qui allait avec. Je préférais nettement le jazz, la soul et le reggae. Le jazz fut le vrai choc musical de ma vie. De Jerry Roll Morton à Albert Ayler en passant par Charlie Parker ou Mingus, j’ai tout absorbé comme un affamé, du be-bop au new-thing jusqu’au jazz funky, la moindre pulsation du jazz me semblait à cent coudées du rock. Dans la pop anglaise, je n’aimais rien à part les Small Faces. Je détestais ce blues anglais minable, Cream et toute cette merde. J’avais l’impression que toute cette hystérie autour du rock était une immense plaisanterie, un truc fabriqué. Toutes ces filles qui hurlaient comme des folles dans les concerts, je n’y pigeais rien. Ce n’est que bien des années plus tard, lorsque avec The Blockheads nous avons décroché notre premier et seul numéro 1, Hit me with a rhythm stick, que j’ai connu à mon tour ce genre de choses. J’étais tranquillement sur le quai de la gare de Newcastle quand trois cars de collégiennes ont débarqué, elles se sont mises à hurler dans ma direction. Nous étions premiers des charts cette semaine-là et ça a suffi à déclencher cette réaction. La semaine suivante, nous étions redescendus et il ne s’est jamais reproduit ce genre de choses. Dieu merci, la blockheadmania n’a duré qu’une semaine (rires)…
Pourquoi avez-vous abandonné la peinture ?
J’ai été peintre pendant une douzaine d’années : sept ans d’exercice et cinq ans de pratique. J’ai eu la chance de connaître Peter Blake et c’est lui qui m’a encouragé à aller au bout de mes obsessions, qui m’a enseigné la patience, la confiance en soi, qui a débloqué mon esprit. Mon problème, c’est que j’avais des ambitions immenses, je voulais devenir l’égal de mes maîtres. Je voulais être Rembrandt, Toulouse-Lautrec, Egon Schiele ou rien. Quand je me suis rendu compte que ce n’était pas possible, j’ai éprouvé une grande lassitude. Au départ de ma carrière de peintre, je ne vendais pas une seule toile, alors il m’est venu une idée marrante : j’ai triplé le prix de mes tableaux pour donner l’illusion aux gens que j’étais un peintre de valeur et, d’un coup, ça m’a rapporté plein de fric, plus de 30 000 livres (300 000 f) en une seule année, simplement parce que j’avais augmenté les prix. J’ai trouvé ça tellement ridicule que j’ai arrêté de peindre pour faire de la musique. J’ai décidé de faire un groupe parce que tous les groupes que j’avais vus étaient tellement mauvais que je me disais que je ne pouvais pas faire pire. J’ai fait ça par plaisanterie, sans aucune espèce d’ambition. Tout ça n’était pas sérieux, mais j’y ai pris goût. Le contact direct avec le public me plaisait. Un peintre, c’est un type qui passe deux ans enfermé dans un atelier et la seule fois où il est en contact avec son public, c’est le jour de son vernissage. Et ce jour-là, il est généralement trop bourré pour parler aux gens (rires)…
Avez-vous tout de suite senti l’effet que vous produisiez sur les gens ?
Je pense être né pour faire profession dans le spectacle. Je me suis rendu compte très vite que j’avais des capacités pour amuser l’auditoire. Je n’étais pas farouche, j’avais un comportement un peu outrancier et le public avait l’air d’apprécier ça. Ce sont surtout les gens de l’extérieur, mes amis de l’époque, qui m’ont poussé à continuer. Moi, je trouvais que c’était un truc de branleur que d’écrire des paroles de chansons. C’est tellement simple dans le fond, tellement plus facile que la peinture. Ce que je fais n’est pas profond, c’est du divertissement léger, en aucun cas je n’appellerais ça de l’art. Toutes mes chansons sont des blagues, il n’y en a pas une de sérieuse.
Votre premier groupe, Kilburn And The High Roads, a été assimilé au pub-rock. Vous sentiez-vous à l’aise parmi cette scène ?
Avec Doctor Feelgood et quelques autres, disons que nous avions pour idée de combattre ce qui se passait à l’époque : le glam-rock et toute cette merde dégoulinante. Le pub-rock correspond au mode de vie de certaines personnes de l’époque qui buvaient de la Guinness, fumaient des joints et écoutaient du rock’n’roll un peu rustique. Nous, nous voulions autre chose, nous étions plus un art school band paumé au milieu des piliers de pubs. Dans le pub-rock, il y avait surtout des types ringards qui se prenaient pour des cowboys. Des cowboys anglais, du genre qui n’ont jamais vu une prairie (rires)… Lorsque j’ai rencontré Chas Jankel, les choses ont vraiment changé. C’est lui qui a apporté le côté funky qui manquait à ma musique. Je cherchais depuis longtemps l’étincelle qui pouvait tout transformer et c’est lui qui l’a apportée. Un jour, je me suis installé seul derrière la batterie en studio de répétition et j’ai essayé de reproduire un rythme entendu sur un disque de Stevie Wonder. Au bout d’un moment, j’ai entendu derrière moi un truc de guitare qui collait parfaitement, avec beaucoup de swing : c’était Chas, qui était entré dans la pièce sans que je l’entende. J’ai compris ce jour-là qu’il était l’homme de la situation. La même semaine, j’ai arrêté Kilburn et nous avons commencé à travailler ensemble, sous le nom des Blockheads.
Les débuts des Blockheads sont intimement liés à ceux de Stiff Records, le premier label indépendant anglais.
Si nous formions une famille, c’était surtout une famille de parias. Il n’y avait pas de militantisme pour l’indépendance de notre part, tout ça n’était qu’un gros mensonge : nous étions sur un petit label parce que personne ne voulait de nous ailleurs ! Tous ceux qui ont reçu des propositions plus intéressantes, comme Costello, ont d’ailleurs filé à la première occasion. Avec le recul, je me dis que ce fut plutôt une bonne chose d’avoir été chez Stiff : ça nous a permis de conserver notre dignité artistique. Mais, dans le fond, je n’ai jamais eu beaucoup d’affinités musicales avec Elvis ou Nick Lowe, nos racines n’étaient pas les mêmes.
Avez-vous été séduit d’emblée par le caractère subversif du punk ?
Vous voulez rire ? Le punk était à mes yeux aussi subversif que les pommes frites (en français dans le texte) ! Les gens qui ont cru que les punks étaient subversifs se sont totalement fait flouer. Ils n’étaient là que pour ramasser un maximum de fric et s’envoyer de la dope. Le contenu politique était à peu près aussi nul que la musique. Le punk est un produit frelaté des écoles d’art du sud de Londres, les pires, il n’y avait rien de sexy ou d’élaboré chez eux, c’était du recyclage vulgaire. Je connaissais Malcolm McLaren depuis des années, il avait dessiné des fringues pour Kilburn et avait même essayé de devenir mon manager, mais je ne l’aimais pas beaucoup. Un jour, il s’est pointé à l’un de nos concerts en compagnie d’un jeune type, Johnny Rotten, et quand je l’ai revu la fois d’après, Johnny arborait un accessoire que j’étais le seul à porter sur scène avant lui : les épingles à nourrice.
Sex & drugs & rock & roll est pourtant devenu un hymne punk.
A l’époque de New boots and panties, je me souviens que j’étais un type assez enragé, j’avais un regard très sarcastique sur le monde, une personnalité assez coriace. Je sais bien que tout ce qui nous est arrivé, on le doit en grande partie au punk, à tout ce tourbillon dans lequel nous avons tous été embarqués sans le vouloir. Un morceau comme Sex & drugs & rock & roll est évidemment emblématique de ça, alors qu’il ne s’agissait en rien d’un slogan mais au contraire d’une question : « Est-ce qu’il n’y a que ça dans la vie ? » Les gens n’ont pas compris le sens, ils n’ont retenu que le gimmick et j’avoue n’avoir rien fait pour les contredire. Maintenant, quand je vois les ravages que font les drogues et toutes les maladies liées au sexe, il m’arrive de me sentir coupable parce que dans l’esprit des gens, ma chanson est un encouragement alors qu’elle n’est en fait qu’un constat. Je me suis même comporté en vrai hypocrite en ramassant beaucoup d’argent et en bâtissant ma notoriété sur ce qui n’était qu’un gros malentendu. Ce qui est effrayant, c’est que c’est devenu un slogan universel en Angleterre. Heureusement, le Oxford book of quotations m’en a attribué la paternité, j’en retire au moins cet honneur. Si je touchais une livre à chaque fois qu’il est employé, je crois que je culminerais parmi les plus grandes fortunes d’Angleterre.
A cause de cette chanson, vous passez également pour un obsédé sexuel.
Durant ma jeunesse, j’ai traîné de sacrées réputations. A l’école d’art, on me surnommait Toulouse-Lautrec, non seulement parce que je boitais et parce que j’admirais les peintres français, mais aussi parce que j’étais un chaud lapin. Mon autre surnom était Durex, comme la marque de préservatifs. J’ai remarqué que les types avec une patte folle attiraient les femmes. Un homme va tourner casaque face à une fille qui possède ce genre de handicap, tandis que les filles sont plus curieuses. Et puis il ne faut pas croire ce que disent les journaux conservateurs : l’Angleterre est une nation très portée sur le sexe, pas aussi pudibonde qu’on le dit. Pendant quelques années, mes chansons ont servi de miroir grossissant à ce qui se passait dans les recoins de ce pays.
Depuis que vous avez annoncé publiquement que vous étiez atteint d’un cancer, on doit plus souvent vous parler de votre santé que de vos disques : cela vous gêne-t-il ?
J’ai un rapport assez étroit avec la maladie depuis mon plus jeune âge. J’ai eu la polio à 7 ans et ça m’a permis d’accéder très tôt à une forme de connaissance de moi-même. Je sais comment fonctionnent mes organes, mes cellules, ce qui ne va pas et peut éventuellement s’arranger. Quand j’ai su que j’étais atteint d’un cancer, je me suis préparé à entrer à nouveau en moi, à entendre le discours du médecin sur ce qui ce passait à l’intérieur de mon corps. Je suis devenu très calé sur la science et j’ai le sentiment que mon expérience peut être profitable aux autres. Parler de ma musique n’est pas tellement excitant, les gens peuvent l’écouter et se faire une opinion. En revanche, si des personnes atteintes d’un cancer m’entendent parler de la maladie, si je leur dis que j’arrive à très bien vivre avec ça, ça leur donnera peut-être du courage. J’ai une vie très apaisée aujourd’hui. J’ai quatre enfants, une maison, un jardin, je n’ai pas de chien, Dieu merci, parce que je les déteste, et j’ai assez de temps pour en donner un peu aux autres. Je me suis engagé dans le combat de l’Unicef pour ces raisons, pour que les progrès des pays riches puissent profiter aux pauvres. En plus, ils militent pour l’éradication de la polio dans le tiers-monde et c’est un problème qui me touche de près. Attention, je déteste la charité ! Ce que Bob Geldof a fait avec son putain de Band Aid me donne envie de vomir. C’est du patronage méprisable, un coup publicitaire lamentable. Et voilà que maintenant, l’enfoiré veut m’enterrer plus tôt que prévu.
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