Jamais récompensé, Ian Crause a inventé dans les 90’s le rock moderne. Critique.
Dans le post-punk anglais des années 90, il y avait un groupe qui ne faisait pas comme les autres. Un groupe qui rapidement pratiqua le post-rock avant même que le terme existe, et qui déjà avait senti l’influence que le hip-hop allait avoir sur le rock. Faisant le pont entre Joy Division, Public Enemy et le futur, il apporta à la pop ce qui la redéfinirait plus tard : de l’expérimentation, des samples et pas mal de folie new-age.
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Ce groupe s’appelait Disco Inferno, disparu en 1995 après une poignée d’albums et d’ep publiés discrètement à l’époque, et devenus cultes depuis. Après la séparation, le chanteur et guitariste Ian Crause lançait un projet solitaire. Mais depuis, on l’avait presque oublié. Car même s’il paraît que le silence fait partie de la musique, les quelques morceaux publiés sporadiquement n’ont pas vraiment suffi à raviver la flamme. Il faudra attendre 2011 pour accueillir quelque chose de solide : la réédition de The 5 EPs, dont le titre explique l’idée.
Aujourd’hui, on retrouve les morceaux publiés par Ian Crause ces dernières années réunis et surtout augmentés de quelques inédits. Ce recueil s’appelle The Vertical Axis et ressemble bel et bien à un premier album solo. On retrouve, presque inchangés – quoique plus surréalistes que jamais –, les bricolages sonores qui ont fabriqué la légende.
Il y a des tubes qui grincent (And On and On It Goes, Black Light) et des ballades hallucinées (Suns May Rise, A World of Ghosts), où partout on entend la mer, les arbres, l’univers. On reste hagard après quelques écoutes : c’est dingue de redécouvrir Ian Crause, un de ces illuminés sans qui Animal Collective ou MGMT n’auraient peut-être jamais existé.
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