Ça commence par un constat accablant ? Why Did Gods Leave Us’ (“Pourquoi les Dieux nous ont-ils abandonnés ?“) ? pour finir encore plus bas, en gospel pâle et effondré ? I Won’t Be Back (“Je ne reviendrai plus“)? Entre les deux, de belles chansons amochées, carcasses de folk laissées en plein désert (culturel). Du […]
Ça commence par un constat accablant ? Why Did Gods Leave Us’ (« Pourquoi les Dieux nous ont-ils abandonnés ?« ) ? pour finir encore plus bas, en gospel pâle et effondré ? I Won’t Be Back (« Je ne reviendrai plus« )? Entre les deux, de belles chansons amochées, carcasses de folk laissées en plein désert (culturel). Du sud de la France aux plaines du Midwest, les frustrations restent les mêmes, les villageois aussi, désespérément étouffants avec leurs codes, us et coutumes au couteau : c’est la rage résignée, qui alimente tant de chansons tristes et pauvres de l’americana, qui irrigue les ballades assassines de Dana Hilliot.
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« Le cul des filles ne sauvera jamais ton âme« , entend-on ainsi au creux d’une guitare hippie et droguée, dans ce disque où le silence n’est jamais religieux, jamais pesant : comme chez Will Oldham, Smog ou Leonard Cohen, jamais ce dénuement n’est plaintif ou répressif. Dana ? Vincent pour sa maman ? n’est pas de ces chiens tristes qui rongent un vieux pathos : certes, il évoque régulièrement ses amours moches, ses plaies en pleine tête, son mal aux autres : mais tout ceci avec un sourire goguenard de survivant, avec classe et discrétion, avec des mélodies lentes et mélancoliques qui disent quand même « bienvenue chez moi ». Dans le petit hameau, bucolique et serein, du néofolk, il ferait un très joli Hilliot du village.
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